Tunisie : La valeur marchande de la figue de barbarie

figue-barbarie-24092010-art.jpgLongtemps vilipendée et utilisée comme un vulgaire aliment fourrager, la
figue
de barbarie
, reine des fruits (Soltane El Ghella pour le commun des Tunisiens),
fruit apprécié internationalement pour ses qualités nutritives et diététiques
certaines, est aujourd’hui, prisée pour sa valeur marchande. Deux promoteurs,
l’un implanté à K’nayes (délégation de M’Saken), et l’autre à Kasserine, ont
pris l’initiative de valoriser à l’export les composantes de ce fruit originaire
du Mexique et introduit en Tunisie par les espagnols au XVIe siècle.

L’usine de K’nayès est spécialisée dans l’extraction des grains des figues d’une
huile miraculeuse : l’huile de figue de barbarie. Quelque 4.500 litres sont déjà
produits. La production est destinée essentiellement à l’exportation et est
utilisée dans l’industrie pharmaceutique à haute valeur ajoutée.

Pour ceux qui l’ignorent, l’huile de figue de barbarie est un anti rides,
cicatrisante, nourrissante, raffermissante et hydratante. C’est également un
tenseur de peau remarquable. Les femmes berbères l’utilisaient pour cicatriser
et pour protéger leur peau du vent brûlant du désert.

Moralité :
L’huile de figue de barbarie
constitue une protection efficace contre
les agressions du temps.

Quant à l’usine de Kasserine, elle est spécialisée dans l’assèchement et
l’exportation des feuilles, des graines et des fruits du figuier de barbarie.
Elle est implantée dans un environnement favorable ; la région de Kasserine
étant réputée pour être la capitale de la figue de barbarie. La superficie qui
lui est consacrée couvre 83 mille hectares dont 25 mille sont situés dans la
seule zone de Zelfen (délégation de Thala).

Il faut dire que cet intérêt pour la figue de barbarie n’est pas propre à la
Tunisie. Tous les laboratoires de cosmétique internationaux s’y intéressent pour
sa valeur marchande.

Même l’Organisation des Nations unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO)
lui porte une attention particulière. Elle œuvre, par le biais de son réseau
international «CactusNet», à développer une expertise mondiale de la culture du
figuier de Barbarie, à améliorer les techniques de production, et à réglementer
son commerce. Et pour fouetter notre égo : le réseau est présidé par un
Tunisien, M. Ali Nefzaoui.

Au plan médical, le National Health Institut (Etas-Unis) aurait découvert dans
la figue de Barbarie marocaine une molécule anticancéreuse «Resiniferatoxin».
Selon différentes sources, l’Institut aurait testé ou se préparerait à tester
cette substance sur des êtres humains souffrant de cancer.

La Tunisie suit de près cet intérêt pour cette plante et peut en tirer profit à
travers la vulgarisation des techniques de son développement. Car, le seul
obstacle qui entrave le développement de la culture du figuier de barbarie est
manifestement sa non-rentabilité. Le rendement à l’hectare est estimé à une à
trois tonnes par hectare, contre 20 en Italie et 40 dans d’autres pays.
Le figuier de barbarie inerme (sans épines) ou traditionnel, plante extrêmement
généreuse, est abondant dans les régions de Kasserine, Kairouan, Cap Bon et au
nord-ouest. Sa force à l’expansion est prodigieuse et spectaculaire. C’est
pourquoi le retour sur l’investissement dans cette culture est garanti dans des
délais très compétitifs.