Reprise du trafic aérien mais menace d’une nouvelle grève à la rentrée

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ôle de l’aéroport d’Orly, le 21 juillet 2010 (Photo : Boris Horvat)

[22/07/2010 10:10:42] PARIS (AFP) Le trafic est revenu à la normale dans les airs jeudi avec la fin de la grève des aiguilleurs du ciel qui, faute d’avoir obtenu satisfaction, menacent de reprendre à la rentrée leur mouvement contre un projet gouvernemental de fusion européenne du contrôle aérien.

La grève lancée mardi soir, qui a entraîné nombre d’annulations mais sans provoquer de panique chez les voyageurs, a pris fin jeudi avec la relève des équipes de jour du contrôle aérien entre 5H00 et 7H00.

La quasi-totalité des liaisons aériennes ont repris leur cours habituel dans la matinée, a indiqué la Direction générale de l’aviation civile (DGAC).

A Orly, où mercredi un vol sur deux seulement a été assuré, l’unique perturbation au petit matin a été provoquée par un bagage abandonné qui a nécessité l’intervention des forces de l’ordre et l’isolement de la zone, a constaté un journaliste de l’AFP.

En début de matinée, quelques vols ont subi des retards à Bordeaux et Lille. A Pau, les trois premiers vols ont été annulés, de même que trois vols arrivant à Lyon et un à Toulouse.

Malgré un feu nourri de critiques venant des autorités, de l’UMP et même de la CFDT envers ce mouvement des aiguilleurs en période estivale, l’intersyndicale CGT-CGC-FO-Unsa/Iessa promet une nouvelle grève en septembre “si le gouvernement ne bouge pas” sur le dossier litigieux du regroupement du contrôle aérien français avec celui de cinq pays voisins.

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éparts, le 21 juillet 2010 à l’aéroport d’Orly, près de Paris (Photo : Boris Horvat)

Le gouvernement pousse pour une fusion, tandis que l’intersyndicale prône une simple coopération afin d’éviter tout risque de “démantèlement” de la DGAC (12.000 fonctionnaires) et de baisse du niveau de sécurité.

Selon le ministre de l’Ecologie Jean-Louis Borloo, le ciel unique européen doit au contraire favoriser “la sécurité” avec la croissance attendue des trafics, ainsi que “les économies de kérosène” en raccourcissant les routes aériennes.

Mais selon l’Unsa-Icna, à l’unisson de l’intersyndicale, “le gouvernement et la DGAC ont pris un positionnement irréaliste” en faveur d’une fusion, “sans consulter les autres pays partenaires”.

Un accord international doit être signé le 2 décembre entre la France, l’Allemagne, les Pays-Bas, la Belgique, le Luxembourg et la Suisse pour créer le bloc aérien d’Europe centrale (Fabec).

Le gouvernement a redit mercredi que les contrôleurs français garderaient “le statut de fonctionnaire” et pourraient “être détachés ou mis à disposition de la nouvelle organisation”.

Les négociations avec les syndicats sur le Fabec se poursuivront en septembre, sur la base d’un rapport de médiation de l’ancien eurodéputé (PS) Gilles Savary, devant être rendu en fin de semaine prochaine.

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ève des contrôleurs aériens (Photo : null)

L’intersyndicale, qui a mobilisé mercredi au total 29% des contrôleurs et 14% de l’ensemble du personnel de la DGAC pour la troisième grève depuis début 2010, compte mettre ces discussions sous pression.

Ce dossier européen n’est pas le seul à raidir le climat social dans cette administration: à la suite d’un rapport de la Cour des comptes, la DGAC a activé début juin des badges pour mieux connaître les emplois du temps des contrôleurs, ce qui a provoqué une forme de grève du zèle chez certains, entraînant des retards de vols.

De leur côté, les organisations en dehors de l’intersyndicale – SNCTA, qui rassemble 54% des voix des contrôleurs, CFTC, CFDT et UTCAC – ont négocié toute la nuit de mercredi à jeudi un protocole d’accord social triennal portant sur les recrutements, les formations et les évolutions de carrière notamment, et devant être signé rapidement.