Huit ans après la débâcle Vivendi, Messier devant la justice française

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à New York (Photo : Timothy A. Clary)

[02/06/2010 05:21:58] PARIS (AFP) Près de huit ans après son éviction de la présidence de Vivendi Universal (VU), Jean-Marie Messier va devoir rendre des comptes sur sa gestion du groupe de médias et communication à l’occasion de son procès qui s’ouvre mercredi à Paris.

M. Messier, 53 ans, comparaît aux côtés de cinq anciens hauts responsables de VU et un cadre d’établissement financier. Au menu de la 11ème chambre du tribunal correctionnel: des malversations présumées dans l’administration de Vivendi Universal que “J2M” avait entrepris, au début des années 2000, de transformer en géant du secteur des médias.

Il avait développé une communication euphorique sur la situation de groupe avant que les marchés ne découvrent que VU était assommé par une dette de 35 milliards d’euros, entraînant la démission de Jean-Marie Messier en juillet 2002.

L’ancienne star du CAC 40 devra répondre de trois chefs de poursuite: diffusion d’informations fausses ou trompeuses, manipulations de cours, abus de biens sociaux.

Cette dernière infraction vise le parachute doré de 20,5 millions d’euros que Jean-Marie Messier s’était fait octroyer avant de quitter le groupe sans accord du conseil d’administration. Il a fini par y renoncer fin 2003 .

Ce sera le premier dossier abordé, jeudi, par le tribunal correctionnel qui jugera l’ancien PDG de Vivendi jusqu’au 25 juin. Il encourt en théorie jusqu’à cinq années de prison et de fortes amendes.

Les petits actionnaires floués de Vivendi, qui ont été le fer de lance de l’enquête pénale française, espèrent de leur côté obtenir d’importants dommages et intérêts.

En janvier dernier, dans le volet américain de la procédure, des jurés new-yorkais avaient condamné le groupe Vivendi mais exonéré Jean-Marie Messier de toute responsabilité.

Egalement présent sur le banc des prévenus: l’homme d’affaires canadien Edgar Bronfman Jr, héritier d’une des plus célèbres dynasties industrielles de son pays, le groupe Seagram, absorbé en 2000 par le groupe et accusé de délit d’initié.