La commune de Laguiole en justice pour “retrouver son nom”

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à la fabrication de couteaux Laguiole en forme de Concorde, et contenant des morceaux de métal de celui-ci, le 2 février 2009, dans l’entreprise Laguiole en Aubrac. (Photo : Remy Gabalda)

[31/05/2010 10:47:27] PARIS (AFP) Un ouvrier travaille à la fabrication de couteaux Laguiole en forme de Concorde, et contenant des morceaux de métal de celui-ci, le 2 février 2009, dans l’entreprise Laguiole en Aubrac.

Pour les 1.200 habitants de la petite cité aveyronnaise, “la commune de Laguiole n’est plus propriétaire de son nom!”. Une tragédie qui a décidé le maire Vincent Alazard à saisir la justice parisienne de Paris pour “parasitisme” et “pratiques commerciales trompeuses”.

En 1993, Gilbert Szajner, un particulier de Saint-Maur-des-Fossés, dans la région parisienne, a déposé la marque Laguiole, pour désigner non seulement des couteaux, mais aussi du linge de maison, des vêtements, des chaussures, des briquets ou encore des barbecue.

Il est ensuite entré en contact avec plusieurs entreprises à qui il a accordé des licences. Contre redevance, elles peuvent depuis commercialiser sous le nom Laguiole de nombreux produits d’importation.

Mais, conteste aujourd’hui Me Carine Piccio, qui défend la collectivité, M. Szajner et ses licenciés “commercialisent ainsi des produits +Laguiole+ en tout genre en se positionnant dans le sillage de la renommée de la commune”.

La commune, qui a assigné lundi M. Szajner, ses sociétés et une dizaine de ses licenciés, demande au tribunal de prononcer la nullité des marques et réclame 5 millions d’euros en réparation de son préjudice.

Contacté par l’AFP, M. Szajner a brocardé la “jalousie” de la collectivité. “Une commune ne peut pas exploiter son nom. Elle veut donc récupérer quelque chose qu’elle ne peut exploiter. Je ne vois pas l’intérêt”.