La Bourse de Paris oublie un peu la Grèce mais sa remontée reste fragile

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Le palais Brongniart. (Photo : Eric Piermont)

[20/02/2010 15:00:12] PARIS (AFP) Les tensions sur la Grèce se sont estompées cette semaine, permettant à la Bourse de Paris de se reprendre et de focaliser son attention sur les résultats d’entreprises et les statistiques, même si de nouveaux éléments seront nécessaires au marché pour poursuivre sa remontée.

Sur la semaine écoulée, le CAC 40 a bondi de 4,73% pour s’inscrire à 3.769,54 points, après trois semaines marquées par des turbulences liées à la Grèce et aux craintes sur la solidité de la zone euro.

Dans le cadre du sommet de Bruxelles, suivi en début de semaine par des réunions de l’Eurogroupe et de l’Ecofin, les dirigeants européens ont affirmé à plusieurs reprises qu’ils ne laisseraient pas tomber la Grèce.

Des propos qui ont su calmer des Bourses excessivement fébriles. En revanche, le marché des obligations grecques, révélateur des inquiétudes touchant aux déficits, a continué à être chahuté.

“La question grecque est écartée, car il ne se passe pas grand chose. On est en phase d’attentisme mais cela ne résoud rien”, a souligné Philippe Waechter, directeur de la recherche économique chez Natixis.

Si la réduction des déficits grecs n’est donc plus la question centrale sur les marchés, elle reste toujours une épée de Damoclès et l’incertitude entourant la réduction des déficits grecs risque de se maintenir encore longtemps. Le 16 mars, Bruxelles fera un premier examen des finances grecques.

En attendant, le marché parisien a repris des couleurs et est repassé au-dessus des 3.700 points, grâce à une conjonction de résultats d’entreprises bien accueillis et d’indicateurs solides aux Etats-Unis.

Le secteur bancaire a été à l’honneur en Europe avec les résultats de Barclays en Grande-Bretagne suivi par ceux de BNP Paribas en France.

S’ils ont surpris positivement le marché, les résultats de Société Générale ont eux été sanctionnés. Le titre a perdu jeudi plus de 7% après avoir annoncé un bénéfice divisé par trois en 2009, traduisant la sévérité du marché.

La semaine prochaine, Crédit Agricole, Natixis et plusieurs groupes du BTP publieront leurs résultats qui seront de nouveau scrutés avec attention.

Côté macroéconomique, les indicateurs publiés dans la semaine tels que l’Empire State et la production industrielle ont montré que l’activité se maintient plutôt bien aux Etats-Unis et ont soutenu le marché.

En revanche, les demandes hebdomadaires d’allocation chômage sont remontées de façon inattendue aux Etats-Unis, faisant craindre qu’il n’y ait pas d’amélioration sur le front de l’emploi, ce qui risque de peser sur l’activité.

Face à ces indicateurs mitigés, “l’enjeu majeur est désormais de voir si l’amélioration de l’activité est permanente ou temporaire car elle conditionnera l’orientation de la politique monétaire”, estime M. Waechter.

La Réserve fédérale américaine a annoncé jeudi soir qu’elle remontait le taux d’escompte, considéré comme un taux mineur, signe de sa volonté de normaliser la situation économique.

Cette annonce survenue plus tôt que ce qu’anticipaient les investisseurs a pesé en Asie, mais a finalement été digérée en Europe, car les responsables de la banque centrale “ont le souhait de ne pas mettre le feu aux poudres”, a indiqué Guillaume Garabédian, gérant d’actions chez Meeschaert Gestion Privée.

Ils ont ainsi assuré que cette décision ne signifiait pas qu’un relèvement des principaux directeurs était imminent.

Aussi, le marché parisien aura besoin de se fonder sur d’autres statistiques pour y voir plus clair la semaine prochaine.

Il surveillera avec attention les données sur l’immobilier –les promesses de ventes de logements de janvier (mardi) et les ventes de logements anciens (vendredi)– ainsi que les indices de confiance du consommateur américain.

Euronext (CAC 40)