La Banque centrale européenne veut durcir les exigences à l’égard de la Grèce

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à Athènes le 11 février 2010 brandissent une banderole hostile au Pacte de stabilité européen (Photo : Aris Messinis)

[14/02/2010 21:28:26] BERLIN (AFP) La Banque centrale européenne (BCE) a demandé aux ministres des Finances européens de durcir leurs exigences à l’égard de la Grèce, mais la majorité d’entre eux y est opposée, affirme le quotidien allemand Handelsblatt à paraître lundi.

Alors que les ministres des Finances de l’UE se réunissent lundi et mardi à Bruxelles pour mettre sur pied une surveillance sans précédent de la politique économique de la Grèce, le projet du programme d’économies qui sera débattu a été durci, selon le journal, qui s’est procuré une copie du document.

“Sous la pression de la BCE, les mesures d’économies imposées à la Grèce par l’UE ont été formulées plus durement”, affirme-t-il.

Selon ce document, le gouvernement grec serait sommé de prendre des mesures de consolidation “supplémentaires”, avec notamment “plus de coupes budgétaires”, une augmentation de la TVA ainsi qu’une taxation plus forte sur les produits de luxe et l’énergie, rapporte le journal.

Mais “la majorité” des ministres des Finances de l’UE est opposée à un tel durcissement, souligne-t-il.

(Interrogé dimanche soir lors du Grand Jury RTL-Le Figaro-LCI, le président de la BCE Jean-Claude Trichet a affirmé à propos des engagements demandés à la Grèce par les gouvernements de l’UE: “cela me suffit”, “c’est sérieux”, tout en réclamant que ces engagements soient appliqués “rigoureusement”).

Les réunions de l’Eurogroupe (ministres des Finances de la zone euro) lundi et de l’Ecofin (ministres des Finances de l’UE) mardi doivent permettre d’enterriner une série de mesures exceptionnelles pour ramener la Grèce dans les clous. Avec ses déficits galopants et ses statistiques peu fiables, ce pays est considéré par les marchés comme le maillon faible de la zone euro.

L’objectif, ambitieux, est de ramener en 2012 le déficit public sous 3% du PIB. Il atteignait encore 12,75% l’an dernier, selon les dernières prévisions disponibles.

Alors que les spéculations des marchés sur la Grèce se ressentent sur l’euro, les gouvernements de la zone euro ont promis de prendre si besoin des mesures “coordonnées” pour aider les Grecs, mais aucune mesure concrète n’a été annoncée.

Selon le Handelsblatt, qui cite des sources diplomatiques, des mesures de “sauvetage” à mettre en oeuvre en cas “d’extrême urgence” pourraient être précisées lundi et mardi pour lancer un signal positif aux marchés financiers.

Les discussions porteraient aussi bien sur des “aides bilatérales” de la part de plusieurs pays européens que sur un “paquet d’aide du Fonds monétaire international (FMI)”.

Selon un sondage paru dimanche dans l’hedmomadaire Bild am Sonntag, 53% des Allemands estiment qu’il faudrait exclure la Grèce de la zone euro “si son niveau d’endettement mettait sérieusement en danger la stabilité de l’euro”.

Par ailleurs, 67% des sondés sont opposés à ce que l’Allemagne et d’autres Etats européens accordent des milliards d’euros de crédits à la Grèce, révèle ce sondage réalisé par l’institut Emnid.

L’Allemagne est le pays européen qui réclame les mesures les plus strictes pour la Grèce comme condition à son engagement pour aider ce pays.