Une majorité de Suisses pour le maintien du secret bancaire

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à Zurich (Photo : Sebastien Bozon)

[14/02/2010 11:06:47] GENEVE (AFP) Une majorité des Suisses (62%) refusent d’abolir le secret bancaire malgré les critiques et pressions de l’étranger, notamment européennes, selon un sondage publié dimanche.

“Les Suisses ne sont pas prêts à lâcher le secret bancaire”, estime dans son analyse le journal Le Matin Dimanche, qui publie ce sondage réalisé auprès de 602 personnes, soulignant que les jeunes de 15 à 34 ans sont encore plus opposés, à 68%, à son abolition.

Les attaques contre le secret bancaire suisse avaient culminé au printemps 2009 quand la Suisse avait été placée sur la “liste grise” des paradis fiscaux de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE).

Ces critiques ont rebondi récemment avec l’affaire des données d’Allemands possédant un compte caché en Suisse, volées puis proposées au fisc allemand.

Mais pour les Suisses, le code pénal doit continuer à protéger les clients d’une banque, en interdisant à celles-ci de divulguer toute information à leur propos à un tiers.

Ainsi, 55% des personnes interrogées sont contre l’échange automatique d’informations bancaires, une disposition qui prévoit que tout contribuable étranger disposant d’un compte en Suisse verrait ses informations transmises au fisc de son pays.

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évrier 2010 à Berne (Photo : Fabrice Coffrini)

Le ministre suisse des Finances Hans-Rudolf Merz avait surpris début février en évoquant la possibilité d’instaurer l’échange automatique d’informations entre la Confédération et l’Union européenne, en contrepartie d’un accès pour les banques suisses aux services financiers européens, un marché inaccessible jusqu’à présent.

Cette disposition controversée, qui viderait de sa substance le secret bancaire, est toutefois soutenue par 42% des sondés.

Pour être retirée de la liste grise de l’OCDE, la Suisse a dû signer à l’été 2009 des accord fiscaux avec une vingtaine de pays prévoyant qu’elle leur livrerait des informations, à leur demande et dans des cas concrets de soupçons de fraude, et non automatiquement.