France : la consommation des ménages recule très légèrement en novembre

[23/12/2009 13:17:10] PARIS (AFP)

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é (Photo : Mychele Daniau)

La consommation des ménages français a très légèrement reculé en novembre (-0,1% par rapport à octobre) malgré des achats d’automobiles dopés par la prime à la casse, selon l’Insee, mais devrait continuer à soutenir la croissance hexagonale.

Cette baisse intervient après deux mois d’augmentation continue de la consommation des ménages en produits manufacturés, qui avaient progressé de 1% en octobre et de 2,6% en septembre.

“La consommation en produits manufacturés résiste en novembre” grâce notamment à “la réduction temporaire d?impôt sur le revenu pour les familles à revenus modestes et la prime à la casse”, relève-t-on dans l’entourage de la ministre de l’Economie, Christine Lagarde.

Le mois dernier, seules les dépenses en biens durables ont encore affiché une hausse, quand tous les postes de la consommation étaient dans le vert en octobre, d’après les chiffres communiqués mercredi par l’Institut national de la statistique et des études économiques.

Les dépenses en biens durables (+2% sur un mois) ont été soutenues par les achats d’automobiles (+4,2%), toujours dopés par la prime à la casse avant sa baisse au 1er janvier, précise l’Insee.

“Les chiffres de la consommation des ménages tiennent bon, tout en laissant apparaître des signes de fragilité”, tempère l’économiste Nicolas Bouzou (Asterès). “Si l?on omet l?automobile, les achats de biens manufacturés ont perdu en novembre 0,8%. Un hiatus qui explique que les chiffres globaux de la consommation ne sont pas mauvais, alors même que les détaillants ont le sentiment de voir leur chiffre d?affaires reculer”, relève-t-il.

Les dépenses en équipement du logement ont ralenti (+0,2%, contre +2,1% le mois précédent), en raison de la réduction des achats de mobilier.

Surtout, les achats de textile-cuir ont baissé de 1,8%, une chute brutale par rapport aux deux mois précédents où ils avaient affiché des progressions supérieures à 2%.

Les autres produits manufacturés (pharmacie, édition, bricolage, parfumerie) sont également en recul (1%), en raison surtout de la baisse des achats en quincaillerie-bricolage et en horlogerie-bijouterie, d’après l’Insee.

“Globalement, la conjoncture hors automobile demeure donc poussive”, résume M. Bouzou, pour qui “il ne manquerait malheureusement pas grand-chose pour que les dépenses lâchent.”

En effet, la consommation a été soutenue durant la crise par le plan de relance et une inflation négative, autant d’éléments appelés à disparaître l’an prochain.

“Malgré la dégradation du marché du travail, la consommation ne devrait pas décrocher sensiblement au cours des prochains mois”, estime-t-on toutefois à Bercy.

Dans ses dernières prévisions, l’Insee prévoit une hausse limitée cette année de la consommation totale des ménages de 0,7%, après 0,9% en 2008. Mais selon l’Institut, la consommation progresserait encore de 1,1% au premier semestre 2010 et soutiendrait une croissance “laborieuse” d’environ 0,3% ou 0,4% par trimestre.

Jusqu’en 2007, la consommation des ménages français augmentait d’environ 2 à 2,5% par an en moyenne.