Vivement critiqués, Alstom et Schneider défendent leur projet pour Areva T&D

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écembre 2009 à Paris (Photo : Olivier Laban-Mattei)

[02/12/2009 15:57:04] PARIS (AFP) Les dirigeants des groupes industriels Alstom et Schneider Electric ont défendu mercredi un projet “de qualité” pour Areva T&D, qu’ils sont en voie de racheter, tout en affirmant comprendre “les inquiétudes des salariés” après les vives critiques émises par les syndicats.

“Nous avons gagné parce qu’il a été reconnu que notre offre était la meilleure, que nous avions fait une offre de qualité”, a affirmé Patrick Kron, PDG d’Alstom, au cours d’une conférence de presse commune avec Jean-Pascal Tricoire, président de Schneider.

“On a fait une bonne offre économique, nous avons un projet industriel crédible et nous avons pris des engagements sociaux forts”, a-t-il ajouté.

Le choix de l’Etat de céder la branche Transmission et Distribution (T&D) d’Areva au tandem franco-français Alstom-Schneider a suscité des accusations de favoritisme mardi.

Leur offre était en concurrence avec celles de l’américain General Electric et du japonais Toshiba. Ce dernier a menacé de déposer un recours au Conseil d’Etat pour contester l’appel d’offres.

Interrogé sur ces reproches de nationalisme économique, Patrick Kron a affirmé qu’il était “de la responsabilité des hommes politiques de donner aux entreprises le cadre qui leur permette de devenir des champions mondiaux”.

“Et il n’est pas honteux d’en avoir quelques-uns”, a-t-il ajouté.

L’offre d’Alstom et Schneider a en outre été très critiquée par les syndicats et le management d’Areva T&D qui craignent le démantèlement de leur division.

Alstom doit en effet récupérer les activités haute tension d’Areva T&D et Schneider la moyenne tension. Les syndicats d’Areva ont fait part mardi de leur intention de contester l’acquisition devant les autorités européennes de la concurrence.

“Lorsque l’on change d’actionnaire, par définition c’est anxiogène. Nous comprenons les inquiétudes qui se sont exprimées et nous souhaitons les réduire par l’explication et la conviction”, a affirmé Patrick Kron.

Alstom et Schneider ont rappelé s’être engagés à ne procéder à aucun plan de départ autre que volontaire “sauf dégradation significative des conditions économiques”.

Invité à préciser la signification de cette expression, Jean-Pascal Tricoire a assuré qu’il s’agissait seulement d’une “clause de bon sens”.

“Si le monde venait à s’écrouler, il y a des choses qui devraient être remises en cause”, a-t-il répondu, ajoutant: “La plus grande partie de la dégradation économique est déjà derrière nous”.

Les deux groupes ont aussi rappelé qu’ils proposeraient à tous les salariés d’Areva T&D “un emploi équivalent” si leur activité venait à faire doublon avec celle d’un des deux repreneurs.

“Et ça, ça ne veut pas dire qu’on va demander à quelqu’un de l’usine de Mâcon d’aller travailler en Inde”, a assuré Patrick Kron.

L’activité d’Areva T&D devrait se dégrader l’année prochaine, ont aussi annoncé les deux groupes. “Nous anticipons une année 2010 qui ne sera pas une année facile”, a indiqué Patrick Kron.

Enfin, Jean-Pascal Tricoire a indiqué que la clôture de l’acquisition “pourrait arriver au printemps de l’année prochaine”.

Avec cette reprise, Schneider Electric entend devenir, à terme, le numéro un mondial des équipements moyenne tension devant le groupe suisse ABB et l’allemand Siemens.