Un protectionnisme fort a été évité malgré la crise, selon l’OMC

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Un camion dans le port de Los Angeles (Photo : David McNew)

[18/11/2009 18:29:57] GENÈVE (AFP) Les grandes économies mondiales sont parvenues à éviter l’écueil d’un protectionnisme aggravé ces derniers mois malgré la crise économique, se félicite l’Organisation mondiale du commerce (OMC) dans un rapport obtenu mercredi par l’AFP.

“La taille et la soudaineté de la crise économique aurait pu provoquer une réponse protectionniste importante. Mais cela n’a pas eu lieu”, relève l’OMC dans son quatrième rapport de l’année sur les politiques commerciales de ses 153 membres.

Il y a bien eu des “dérapages”, notamment dans la majorité des pays du G20 mais “l’économie mondiale est aussi ouverte au commerce aujourd’hui qu’avant la crise”, relève le rapport.

Au total, les mesures de restrictions au commerce enregistrées depuis octobre 2008 “couvre au maximum 1% du commerce mondial de biens”, ajoute-t-il, précisant également qu’il n’y a pas eu au cours de l’année une augmentation significatives des plaintes déposées auprès de son Organe de règlement des différends.

L’OMC explique cette situation “en grande partie grâce à la maturité de la réponse politique faite à la crise par les pays développés et en développement”.

Le gendarme du commerce international estime toutefois que les menaces protectionnistes demeurent et appelle les économies mondiales à ne pas faire perdurer trop longtemps leurs gigantesques plans de relance économique, même si ces derniers “ont eu sans aucun doute d’importants effets sur le commerce” en limitant sa chute.

“Des données provisoires sur les derniers mois montrent des signes, certes hésitants, de reprise des flux commerciaux alors que les plans de relance commençaient à produire leur effet en stimulant la demande”, reconnaît encore l’OMC.

Reste que le commerce mondiale devrait enregistrer une chute monumentale de 10% en 2009 (en volume), une projection que l’organisation basée à Genève estime même désormais “légèrement sous-estimée”.

Pour accélérer la reprise, l’OMC insiste sur la nécessité de conclure le cycle de Doha sur la libéralisation des échanges, qui piétine depuis en 2001 et doit permettre d’ouvrir les frontières commerciales pour des milliers de produits dans le monde.

Un accord aboutirait à produire “un plan de relance global” de l’économie mondiale qui ne coûterait pas un centime aux finances publiques déjà sous pression, explique encore l’organisation.

Cela “générerait des emplois de bonne qualité sans avoir besoin d’être financé par les budgets publics pressurés”, tout en baissant les prix pour les consommateurs, argue-t-elle.

La septième réunion ministérielle de l’OMC, prévue du 30 novembre au 2 décembre à Genève, doit ainsi être l’occasion, selon le rapport, de plaider pour une économie mondiale plus ouverte, et “offre une opportunité pour accélérer la phase finale des négociations de façon à conclure le cycle de Doha d’ici 2010.