USA : malgré la reprise, l’économie reste encore très dépendante de l’Etat

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à New York, en avril 2009 (Photo : Spencer Platt)

[30/10/2009 16:54:46] WASHINGTON (AFP) Les dépenses de consommation des ménages aux Etats-Unis sont retombées en septembre après leur bond du mois précédent permis par le succès de la “prime à la casse”, traduisant les difficultés de l’économie américaine à fonctionner normalement sans l’aide de l’Etat.

Selon les chiffres publiés vendredi par le département du Commerce à Washington, la consommation est retombée comme prévu en septembre, de 0,5% par rapport au mois d’août, après avoir progressé de 1,4% le mois précédent, portée par les achats d’automobiles.

Ces chiffres confirment que l’économie américaine est encore loin d’avoir retrouvé un fonctionnement normal, malgré la fin de la récession confirmée jeudi par la publication de la première estimation officielle du PIB d’été.

Si le pays est sorti en force de cette épreuve avec un taux de croissance de 3,5% en rythme annuel au troisième trimestre, les autorités et les économistes prévoient d’une manière générale que la reprise devrait se poursuivre à un rythme beaucoup moins rapide dans les trimestres à venir.

Le secrétaire au Trésor américain Timothy Geithner, qui met en garde régulièrement contre le danger qu’il y aurait à retirer prématurément le soutien de l’Etat à l’économie, a rappelé jeudi que la récession se faisait encore cruellement sentir pour des millions d’Américains au chômage et les PME, moteur, justement, de la création d’emplois.

Le plan de relance budgétaire de 787 milliards de dollars sur trois ans promulgué en février “nous aide à avancer dans la bonne direction”, a-t-il déclaré vendredi à Chicago.

Mais un trimestre de croissance “ne suffira pas à permettre que chaque Américain voulant un bon travail […] puisse en trouver un et le garder”, a-t-il ajouté.

Alors que 113 milliards de dollars seulement avaient été dépensés à la fin du mois de septembre au titre du plan de relance, la Maison Blanche a affirmé vendredi que celui-ci avait déjà permis de sauver ou créer un million d’emplois.

Malgré cela, les pouvoirs publics veulent briser le cercle vicieux provoqué par la hausse du chômage, qui appauvrit les ménages et pèse donc sur la consommation, moteur traditionnel de l’économie du pays.

La banque centrale a déjà averti que la croissance risquait de ne pas être assez forte pour faire baisser “sensiblement” le taux de chômage en 2010, et le gouvernement craint que celui-ci reste encore trop longtemps à un niveau “inacceptable”.

Déjà au plus haut depuis plus de 26 ans, à 9,8%, le taux de chômage pourrait continuer de monter plusieurs trimestres avant de plafonner -comme l’espèrent les autorités- dans le courant de l’année 2010.

Les chiffres publiés vendredi par le Commerce montrent que le revenu disponible réel des ménages a baissé en septembre pour le quatrième mois d’affilée et que les Américains préfèrent épargner plutôt que dépenser, accréditant le pronostic des analystes selon lequel la consommation, qui a apporté 2,36 points de croissance au troisième trimestre, risque de replonger sur la fin de l’année.

Pour enrayer la baisse des revenus, le Congrès étudie actuellement une prolongation des allocations chômage pour les Etats les plus touchés par ce fléau. Selon la presse, le gouvernement réfléchit également à un crédit d’impôt en direction des PME, qui créent la majorité des emplois du pays.

Ces initiatives s’ajoutent à celles prises pour prolonger l’effort immense des pouvoir public pour stabiliser le marché de l’immobilier, dont la guérison est perçue comme un préalable indispensable au rétablissement d’une croissance viable.