Sarkozy lance un fonds d’investissement de 140 millions d’euros dans les biotechnologies

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économie Christine Lagarde lors d’une réunion du Conseil stratégique des industries de santé à l’Elysée le 26 octobre 2009. (Photo : Jacques Brinon)

[26/10/2009 18:45:20] PARIS (AFP) Nicolas Sarkozy a annoncé lundi, lors d’une réunion du Conseil stratégique des industries de santé, le lancement d’un fonds d’investissement dans les biotechnologies, abondé par le Fonds stratégique d’investissement (FSI) et des industriels, à hauteur de 140 millions d’euros.

Le FSI apportera 52 millions d’euros, soit 37% du total du fonds, baptisé InnoBio et dirigé par Laurent Arthaud, a précisé le FSI dans un communiqué lundi soir.

Lors de la réunion du CSIS, les industriels du secteur, français et étrangers, se sont engagés à contribuer au fonds lancé, pour soutenir les entreprises de biotechnologie qui se développent sur le territoire français, a indiqué le président de la République, saluant un secteur appelé à “créer des emplois à très forte valeur ajoutée”.

La création du fonds avait été déjà évoquée à plusieurs reprises par des membres du gouvernement.

Dans le domaine des biotechnologies, la réunion a aussi abouti à la décision d’ouvrir le capital de la filiale biotechnologique du Laboratoire français de fractionnement et des biotechnologies (LFB), jusqu’ici détenu à 100% par l’Etat.

Marquant son désir de “maintenir l’emploi industriel” en France, M. Sarkozy a déclaré que la France allait “soutenir les industriels acceptant que les génériques de leurs médicaments soient produits en France quelques semaines avant l’expiration de leur brevet”, une pratique jusqu’ici impossible.

Au cours de la réunion du CSIS, à laquelle ont pris part les ministres Christine Lagarde, Valérie Pécresse, Roselyne Bachelot et Christian Estrosi, les industriels de la santé se sont aussi engagés à doubler le montant de leurs investissements dans les partenariats public-privé pour la recherche biomédicale d’ici trois ans.

Parmi d’autres mesures de soutien au secteur, le CSIS a par ailleurs entériné le principe d’un développement de la bioproduction en France. “Notre pays compte plusieurs centaines de PME de biotechnologies (…), ce serait un comble que ce potentiel ne se traduise pas par la création de nouveaux emplois industriels”, a jugé le président.

Pour soutenir plus spécifiquement les industriels français du secteur, l’Etat s’est enfin engagé à “conforter” la pratique de prix différents pour les médicaments destinés à l’exportation de ceux pratiqués -et réglementés- pour les produits distribués en France.

Le président d’Ipsen Jean-Luc Bélingard, également porte-parole d’un “G5” de la pharmacie réunissant Sanofi-Aventis, Pierre Fabre, Servier, Ipsen et le LFB, s’est réjoui que les industries de santé soient “reconnues comme un secteur stratégique” pour la France.

Créé en 2004 à l’initiative du Premier ministre Jean-Pierre Raffarin, le CSIS se réunissait lundi pour la quatrième fois et pour la première fois à l’Elysée. Sa prochaine réunion est prévue en 2012.