L’armateur CMA-CGM, très endetté, envisage le report de livraison de certains navires

photo_1255949021591-1-1.jpg
çais CMA-CGM, au Havre le 16 juillet 2009. (Photo : Mychèle Daniau)

[19/10/2009 10:46:02] PARIS (AFP) L’armateur français CMA-CGM, lourdement endetté, souhaite obtenir “le report de la livraison” de 49 navires prévue d’ici à 2012, indique lundi son directeur général, Rodolphe Saadé, dans un entretien aux Echos.

“Notre objectif premier est d’obtenir le report de la livraison de ces navires”, auprès des chantiers navals coréens, avec la mise en place d’un échéancier pour les payer, précise M. Saadé.

Selon le directeur général de CMA-CGM, numéro trois mondial du transport par conteneurs qui emploie près de 17.000 personnes dans le monde dont 4.400 en France, l’endettement de la compagnie est “à hauteur de 5,6 milliards de dollars”.

Au premier semestre, son chiffre d’affaires a chuté de 30% environ comparé aux six premiers mois de 2008 à 4,8 milliards de dollars (le billet vert est la monnaie de compte dans le transport maritime), précise-t-il. En cause: la chute dramatique des volumes de conteneurs transportés et des taux de fret, c’est-à-dire des prix payés par les clients.

Sur la même période, CMA-CGM –groupe intégralement contrôlé par la famille du fondateur Jacques Saadé– a essuyé une perte de 515 millions de dollars, indique M. Saadé, tout en estimant avoir “mieux résisté que ses concurrents” à la crise. Il a répété espérer renouer avec les bénéfices en 2010.

M. Saadé rappelle la mise en place annoncée fin septembre d’un “comité de pilotage”, constitué de banques et d’institutions financières françaises, européennes et internationales, qui “devrait déterminer rapidement les modalités d’un plan d’actions pour assurer l’avenir du groupe sur le long terme”.

Au-delà de ces reports, CMA-CGM réfléchit aussi à des cessions d’actifs non stratégiques, telles que des participations minoritaires dans certains terminaux portuaires ou de l’immobilier.

En revanche et à quelques mois de son inauguration, “nous ne souhaitons pas céder la tour du futur siège social de CMA CGM à Marseille”, indique Rodolphe Saadé.