USA : effondrement du crédit à la consommation en juillet

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éricaines (Photo : Spencer Platt)

[09/09/2009 05:31:39] WASHINGTON (AFP) Le crédit à la consommation aux Etats-Unis a baissé en juillet pour le sixième mois consécutif, à un rythme jamais vu depuis 1975, selon les chiffres corrigés des variations saisonnières publiés mardi par la Réserve fédérale (Fed), la banque centrale américaine.

L’encours des crédits à la consommation a reculé de 21,5 milliards de dollars par rapport à juin, soit bien plus que ne le pensaient les analystes, qui attendaient un recul de 4,0 milliards de dollars seulement.

Cela représente une chute de 10,4% en rythme annuel, soit le plus fort recul du crédit à la consommation relevé depuis juin 1975, a indiqué la Fed.

En valeur, la baisse de juillet est d’une ampleur jamais vue depuis la première publication de cette statistique en 1943.

Juillet a été le sixième mois consécutif de baisse de ces crédits, qui financent une part élevée des dépenses de consommation des ménages américains, moteur traditionnel de la croissance économique du pays qui fonctionne au ralenti.

Il faut remonter à la période allant de juin à décembre 1991 pour trouver trace d’une baisse continue de ces crédits plus longue.

L’encours des crédits renouvelables (obtenus grâce à une carte de crédit par exemple) a continué de reculer en juillet, de 8,0%, ce qui est inférieur au rythme relevé aux deux premiers trimestres.

Les crédits non renouvelables (prêts pour l’achat d’une automobile par exemple), qui avaient plutôt mieux résisté jusque-là, ont chuté de 11,7% en juillet, contre une baisse de 4,8% en rythme annuel au deuxième trimestre.

Leur encours s’établissait à 1.566,5 milliards de dollars fin juillet.

Les chiffres de la Fed sont soumis à de fortes révisions d’un mois sur l’autre.

La baisse du crédit à la consommation traduit à la fois les difficultés qu’ont les ménages à en obtenir mais aussi le fait que les Américains en sont moins demandeurs.

Pour Sean Maher, analyste de Moody’s Economy.com, “les dépenses de consommation des ménages ne repartiront pas avant que le taux de chômage commence à baisser”. “Les consommateurs, explique-t-il, épargnent aussi davantage afin de réduire leur endettement” pour pouvoir améliorer leur “historique de crédit” et ainsi leur capacité à emprunter à plus long terme.