Grande distribution : les prix baissent peu, mais les clients reviennent

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ée scolaire, le 22 juillet 2009, dans une grande surface à Rots, en Normandie (Photo : Mychele Daniau)

[13/08/2009 06:56:00] PARIS (AFP) Depuis le début de l’année, les prix ont peu reculé dans la grande distribution traditionnelle, contrairement aux attentes des organisations de consommateurs, mais celle-ci a regagné du terrain ces derniers mois face aux enseignes de hard discount.

En juillet, les prix des produits de grande consommation dans la grande distribution en France sont repartis à la hausse (+0,2% par rapport à juin), après plusieurs mois de baisse, selon l’indice publié mercredi par l’Insee.

“Dans un contexte de baisse de l’inflation en général, il y a de quoi s’étonner de cette hausse”, réagit Marie-Jeanne Husset, directrice de la rédaction de la revue 60 millions de consommateurs.

Selon elle, les prix de la grande distribution ne baissent “pas assez, et pas assez vite, en particulier pour les produits alimentaires”, alors qu’ils avaient “terriblement augmenté l’année dernière”.

Entre janvier et juillet, l’indice de l’Insee affiche toutefois un léger repli de 0,2%, précise l’Institut national de la Statistique. Mais en glissement annuel, il progresse de 1,1% sur les sept premiers mois de l’année.

“Vu la baisse sensible des prix des matières premières” énergétiques et agricoles, “on aurait pu s’attendre à des baisses plus importantes”, souligne pour sa part Thierry Saniez, délégué général de l’association de consommateurs CLCV.

En ce qui concerne les produits frais, comme les fruits et légumes ou le lait, “quand on voit le prix payé aux agriculteurs et le prix que paient les consommateurs au final, on s’interroge”, ajoute-t-il.

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à Montauban, le 31 juillet 2009 (Photo : Eric Cabanis)

Cette “stabilisation des prix” s’accompagne toutefois d’une “petite reprise de la consommation après une année 2008 très difficile pour les hypers et supermarchés”, souligne Jaques Dupré, de la société d’études Iri.

Au premier semestre, les volumes achetés dans ces grandes surfaces de vente (hors hard discount) ont progressé de 2%, après une baisse de 1,8% en 2008, indique-t-il.

Une amélioration qui s’explique notamment par un regain de parts de marché aux dépens des discounters, qui affichent, eux, “un recul en volume de l’ordre de 0,5 ou 1%” au premier semestre, après une forte progression l’an dernier.

“Les consommateurs retrouvent le chemin des enseignes classiques”, confirme Thierry Desouches, porte-parole du groupe de distribution Système U.

Ce “retournement de tendance” s’explique selon lui par des prix “globalement en baisse” et la bonne tenue des ventes de “marques de distributeurs” (MDD). L’abrogation de la loi Galland début 2009 – qui interdisait aux distributeurs de baisser les prix en dessous d’un seuil défini – a aussi aidé les distributeurs “à retrouver une marge de manoeuvre pour négocier des tarifs” avec les fournisseurs pour les produits de marque, souligne-t-il.

Leclerc, premier réseau d’hypermarchés en France, qui a vu son chiffre d’affaires hors carburant progresser de 5,1% au premier semestre, explique aussi cette performance par une “politique offensive de prix”.

Pour M. Dupré, ce sont surtout les “nouvelles références bon marché des grandes enseignes” qui leur ont permis d’améliorer leur “image-prix” et ainsi de regagner du terrain.

“Les distributeurs se sont adaptés en créant systématiquement trois types de prix: premiers prix, MDD et marques”, ce qui offre “plus de choix” aux clients, explique également M. Saniez.

Or les MDD, qui soutiennent les ventes des grandes surfaces, sont aussi les produits dont le prix “augmente le plus”, observe Mme Husset.