Hitachi lance une offensive sur des technologies clés pour l’après-crise

[28/07/2009 10:33:15] TOKYO (AFP)

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érat japonais Hitachi, le 29 août 2007 à Berlin (Photo : John Macdougall)

Le conglomérat touche-à-tout japonais Hitachi, qui a subi un lourd déficit au premier trimestre de son année budgétaire, est contraint de prendre des décisions stratégiques pour contrôler et combiner des technologies et dispositifs jugés cruciaux à l’avenir au niveau mondial.

Hitachi, un des plus gros industriels nippons, a fait état mardi d’une perte nette de 82,67 milliards de yens (621 millions d’euros) au 1er trimestre de l’exercice 2009-2010.

Ce groupe, qui a souffert l’an passé d’un déficit net record de 787 milliards de yens (6,1 milliards d’euros), a simultanément annoncé un plan stratégique qui comprend l’absorption de cinq sociétés affiliées perçues comme essentielles.

Au terme des mois d’avril à juin, Hitachi a vu son chiffre d’affaires chuter de 26% en glissement annuel à 1.893 milliards de yens (14 milliards d’euros) et enduré un déficit d’exploitation de 50,6 milliards de yens (380 millions d’euros) contre un gain de 77,69 milliards au cours du même trimestre du précédent exercice.

“Même si durant ces derniers mois, de façon générale, les stocks de composants et produits électroniques ont été réduits, les niveaux de consommation et de production demeurent très bas et la conjoncture très difficile”, a regretté Hitachi.

Les investissements des entreprises ont notablement dévissé, souligne encore le conglomérat pour lequel la clientèle industrielle, plus encore que le grand public, est vitale.

De fait, ses activités de composants et pièces pour la filière de l’automobile, ses machines et solutions industrielles, ses systèmes de production/distribution d’électricité (réacteurs, turbines, etc.), ses matériaux avancés ou encore ses dispositifs informatiques ont tous généré des recettes inférieures à celles de l’an passé.

Ce plongeon des revenus de vente a précipité plusieurs segments dans le rouge.

Le groupe, qui a changé de PDG exécutif en début d’exercice en la personne de Takashi Kawamura, amorce un tournant dans son histoire.

Riche de sa diversité, mais soucieux de cohérence, il dit vouloir mieux “se démarquer” en combinant astucieusement ses multiples activités, qui vont de la fabrication de réacteurs nucléaires aux puces électroniques, en passant par les éoliennes, les trains, les serveurs et autres matériels informatiques, les systèmes de sécurité, les ascenseurs, les appareils audiovisuels, ou encore les batteries et les dispositifs logistiques.

Le but est de pouvoir proposer des solutions quasiment de bout en bout dans le secteur de l’énergie (nouveaux réseaux de distribution d’électricité dits “smart grid”), dans celui du traitement sécurisé de l’information (centre de données), de la surveillance de lieux (biométrie), de la santé (systèmes et appareils médicaux), de l’environnement, des transports, de l’urbanisme ou encore de la gestion des flux de marchandises et de personnes.

Hitachi, qui veut profiter à plein de ses atouts dispersés, va lancer des offres publiques d’achat (OPA) mi-août sur cinq entités affiliées, mais détenues à moins de 70%, et qui toutes ont conçu des technologies, procédés et produits dont le groupe estime qu’il doit s’assurer le contrôle total et la propriété intégrale.

Sont visées les firmes Hitachi Maxell (batteries lithium-ion), Hitachi Plant Technologies (maîtrise de la construction et de la gestion d’infrastructures publiques), Hitachi Information Systems, Hitachi Software Engineering et Hitachi Systems and Services (trois sociétés dédiées aux solutions informatiques, logiciels et services en ligne).

Le montant cumulé de cette offensive est évalué à 282 milliards de yens (2,1 milliards d’euros).