Trichet entrevoit une reprise et veut des efforts sur les déficits en 2010

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ésident de la banque centrale européenne (BCE) à Marrakech (Maroc), le 29 mai 2009. (Photo : Abdelhak Senna)

[21/06/2009 11:33:22] PARIS (AFP) Le président de la Banque centrale européenne (BCE) Jean-Claude Trichet a répété dimanche que la reprise de l’activité dans le monde devrait intervenir dans le courant de 2010 et souhaite que les pays de la zone euro amorcent des efforts sur les déficits publics l’an prochain.

“Nous assistons en ce moment à un ralentissement dans la baisse de l’activité”, a-t-il déclaré lors du “Grand rendez-vous” Europe 1/Le Parisien/Aujourd’hui en France.

“Le premier trimestre a été très mauvais, les trimestres suivants seront moins mauvais, jusqu’à une fin d’année qui devrait nous conduire à peu près à la stabilité en termes d’activité”, a-t-il indiqué.

“Nous devrions enregistrer la reprise de l’activité positive dans le courant de l’année prochaine”, a-t-il ajouté, précisant: “c’est ce que dit tout le monde”.

M. Trichet a toutefois souligné que “c’est une erreur de croire que c’est écrit à l’avance: il y a des incertitudes, des risques”.

“L’avenir c’est ce que nous allons en faire nous-même, nous consommateurs, nous investisseurs, nous autorités publiques, nous entreprises privées: beaucoup dépend de l’énergie avec laquelle nous allons mettre en oeuvre ce qui a été décidé”, a-t-il dit.

“Nous avons éprouvé un épisode de l’économie internationale qui est extrêmement révélateur de fragilités qui ne sont pas acceptables”, a-t-il aussi estimé, jugeant qu'”il ne nous serait pas pardonné de repartir avec le même niveau de fragilité”.

Soulignant l’importance de ramener la confiance pour relancer la croissance, il a estimé que les pays européens devaient pour cela faire des efforts de discipline budgétaire à partir de l’an prochain.

“Dès 2010 (…) on va voir à nouveau la croissance arriver, il faut commencer l’opération qui consiste à aller progressivement vers l’équilibre” des comptes publics”, a dit M. Trichet.

“Il n’y a pas de contradiction entre l’orthodoxie budgétaire et le but qui est de faciliter la reprise de l’économie”, a souligné le président de la BCE.

“A un moment, vous ne pouvez pas augmenter plus, vous ne pouvez plus accumuler de dette. Je crois qu’on en est (arrivé) à ce point là”, a encore dit M. Trichet.

Le président de la BCE a aussi jugé que les tensions en Iran, où l’élection présidentielle est contestée, étaient “un risque supplémentaire pour l’économie internationale”, mais qu'”il ne faut pas dramatiser”.

“Toute tension géostratégique supplémentaire est évidemment un risque supplémentaire pour l’économie internationale”, a-t-il déclaré.

“C’est un facteur de risque d’augmentation de la méfiance de la part de l’ensemble des investisseurs, de la part des agents économiques, des consommateurs”, a-t-il dit.

Mais “il ne faut pas dramatiser, il faut suivre avec beaucoup d’attention ce qui se passe”, a-t-il estimé.