La Commission européenne défend son système généreux de rémunération

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ège de la Commission européenne le 6 novembre 2008 à Bruxelles (Photo : Dominique Faget)

[30/03/2009 13:39:15] BRUXELLES (AFP) La Commission européenne a défendu lundi le système de rémunération de ses commissaires qui leur octroie une indemnité de jusqu’à 65% de leur salaire pendant les trois ans suivant leur départ, réfutant le terme de “parachute doré” pour le décrire.

“La Commission applique les règles qui ont été faites par les Etats membres (de l’UE) eux-mêmes”, a déclaré l’une de ses porte-parole, Valérie Rampi, lors d’un point de presse. Le mécanisme est en outre similaire à ceux utilisés “par d’autres organisations internationales”, a-t-elle ajouté.

Il “n’a rien d’exclusif au niveau de l’Union européenne, le principe est très largement le même ailleurs” dans les différents pays, a renchéri un autre porte-parole de l’exécutif européen, Johannes Laitenberger.

Certains médias et le centre de réflexion eurosceptique britannique “Open Europe” se sont récemment indignés du système de rémunération.

Celui-ci permet à d’anciens commissaires européens, comme le Britannique Peter Mandelson ou l’Italien Franco Frattini, de continuer à percevoir des sommes importantes de l’exécutif européen, alors même qu’ils ont quitté Bruxelles en 2008 pour devenir immédiatement ministres dans leur pays.

Les règles en vigueur prévoient que les commissaires bénéficient pendant trois ans d’une “indemnité transitoire” équivalente à entre 40% et 65% de leur salaire brut de base, après avoir quitté leur poste. Et ce afin notamment de faciliter leur “réinsertion professionnelle”, puisque certains postes dans le privé leur sont fermés pour éviter des conflits d’intérêt.

Ce salaire mensuel de base s’élève à 19.909 euros pour un commissaire, et grimpe jusqu’à 24.422 euros pour le président de l’exécutif européen, José Manuel Barroso, soit près de 300.000 euros par an, sans les indemnités de résidence et de représentation.

L’organisation “Open Europe” a calculé que ce salaire annuel équivalait à celui du président des Etats-Unis, Barack Obama, estimé à quelque 400.000 dollars.

Les anciens commissaires perçoivent aussi une pension pleine de retraite à partir de 65 ans.

Bémol toutefois: l’indemnité “transitoire” est plafonnée et sert surtout à compenser les différences éventuelles avec les salaires suivants.

Si un ancien commissaire reprend une activité, la rémunération mensuelle qu’il perçoit dans ses nouvelles fonctions, cumulée à l’indemnité de Bruxelles, ne doit pas dépasser le salaire d’origine qu’il percevait à la Commission.

Interrogé sur l’opportunité malgré tout de conserver de telles indemnités de départ en pleine crise économique et alors que la polémique fait rage en Europe sur les “parachutes dorés” et autres rémunérations des dirigeants d’entreprises, la Commission a affirmé qu’on ne pouvait comparer les deux univers.

Les salaires de l’exécutif européen suivent l’évolution des grilles de la fonction publique nationale d’un échantillon de pays de l’UE. “La méthode garantit que nous partageons les périodes de vaches grasses comme celles de vaches maigres”, a dit M. Laitenberger.