Guadeloupe : l’économie “repart très difficilement”, selon le Medef

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évrier 2009 à la table des négociations à Pointe-à-Pitre (Photo : Lionel Bonaventure)

[18/03/2009 13:37:49] PARIS (AFP) Le président du Medef Guadeloupe, Willy Angèle, a estimé mercredi que l’économie guadeloupéenne “repart très difficilement”, après la sortie de crise sociale intervenue le 5 mars avec la signature de l’accord salarial Jacques Bino, qu’il souhaite voir modifié.

Interrogé au siège du Medef à Paris, M. Angèle a affirmé que “notre économie repart très difficilement”.

“On a de graves problèmes de trésorerie, des plans d’activité complètement à l’arrêt comme le tourisme”, dont la saison est “très sérieusement compromise”, la crise étant “intervenue en haute saison”, a-t-il dit.

M. Angèle a ajouté que la campagne sucrière “n’est pas encore partie” et affirmé s’attendre à ce que “1.400 entreprises aient de très sérieuses difficultés dans les 12 mois qui viennent”.

Alors que les états généraux de l’outre-mer doivent être ouverts en avril en Guadeloupe par Nicolas Sarkozy, le président du Medef local a insisté sur la nécessité à présent de “bâtir ensemble un projet” de développement économique, en “arrêtant avec l’idéologie”.

Il a répété son opposition à l’accord Jacques Bino, que le Medef n’a pas signé, rappelant qu’il avait demandé unilatéralement à ses adhérents de distribuer des primes de vie chère de 50 à 100 euros, “supérieures” à ce que l’accord prévoit la première année (50 euros venant des entreprises, 100 de l’Etat et 50 des collectivités locales).

Pour l’extension de l’accord Jacques Bino à toutes les entreprises privées de Guadeloupe, pour laquelle le ministère du travail doit se prononcer, le Medef “va faire des recommandations pour qu’il puisse être optimisé, et traiter la question du pouvoir d’achat sur les bas salaires sans détruire de l’emploi”.

Selon M. Angèle, trois points restent à régler: le préambule de l’accord, qui dénonce notamment “l’économie de plantation”, son application dans deux ans lorsque les entreprises seront davantage mises à contribution et le calcul des bas salaires qui doit se faire selon lui sur l’ensemble des revenus et une base annuelle (treizième mois, primes d’ancienneté, primes de vente, etc…

Les jours de grève ne seront pas payés par les entreprises, a-t-il confirmé.

Comme on lui demandait s’il s’était senti “lâché par l’Etat”, il a répondu qu’il s’était “senti seul, extrêmement seul”.

“Je me suis souvent posé la question: est-ce qu’on était encore dans un département français?”, a-t-il déclaré.