L’Opep devrait opter pour un statu quo de production ou une modeste baisse

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étrole Ali al-Nouaïmi, le 14 mars 2009 à Vienne (Photo : Dieter Nagl)

[14/03/2009 21:06:46] VIENNE (AFP) Les ministres de l’Opep, arrivés samedi à Vienne, entretenaient le suspense sur l’issue de leur réunion de dimanche, qui devrait être centrée sur le respect des engagements de réduction de la production pris fin 2008, mais pourrait aussi déboucher sur une légère diminution de l’offre.

Le marché n’est “pas encore” équilibré, a déclaré le ministre saoudien du Pétrole, Ali al-Nouaïmi, chef de file du cartel, à son arrivée à Vienne à la veille d’une réunion de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep).

Il a plaidé en faveur d’un respect “aussi élevé que possible” des quotas de production, mais n’a pas dit clairement ce que Ryad allait proposer.

Seuls les ministres algérien et irakien se sont nettement exprimés en faveur d’une baisse de la production. “Le marché avait déjà intégré” une réduction de l’offre, a souligné le ministre algérien, Chakib Khelil, avant de déclarer sans détour: “on voudrait bien” une baisse de production.

“La position de l’Irak est que si nous ne pouvons pas vendre notre production actuelle, nous devons envisager d’autres réductions” de l’offre, a quant à lui déclaré le ministre irakien du Pétrole, Hussein Chahristani, bien que son pays soit exclu du système des quotas de l’Opep.

Ces déclarations n’ont pas permis de lever le voile sur les véritables intentions du cartel. L’Opep a laissé entendre dans son rapport mensuel de mars que la récession économique mondiale pouvait entraîner de nouvelles pressions sur les prix de l’or noir.

Dans tous les cas, le cartel devrait appeler ses membres à respecter très strictement leurs quotas de production respectifs pour tenir les engagements pris fin 2008.

M. Nouaïmi a déclaré: “Oui, le respect des quotas est très bon. Nous voulons voir un niveau de respect des quotas aussi élevé que possible. Maintenant, il est supérieur à 80%, il peut être meilleur”.

Le Qatari Abdallah ben Hamad al-Attiyah a souligné qu’un “respect des quotas représenterait une baisse indirecte” de la production de brut, ajoutant qu’il ne proposerait pas de nouvelle baisse “avant d’avoir vérifié le degré de respect des engagements précédents”.

“Nous allons oeuvrer pour respecter à 100%” les baisses de production auxquelles “nous nous sommes engagés”, avait déclaré la veille le Vénézuélien Rafael Ramirez.

Le plafond actuel, pour onze des 12 pays membres (l’Irak n’est pas soumis à des quotas), est fixé à 24,84 millions de barils par jour (mbj). Depuis septembre, l’Opep a décidé de retirer du marché 4,2 mbj afin d’enrayer l’effondrement des cours du brut, tombés jusqu’à 32,40 dollars à l’automne. Cela devait aussi désengorger un marché inondé par un excès de production.

Selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE), l’Equateur et l’Angola en particulier ne respectent pas leur quota de production. L’Equateur ne l’aurait respecté qu’à hauteur de 31%.

L’Arabie saoudite, qui jusqu’à septembre a également dépassé largement le sien, a depuis fourni le plus gros de l’effort de réduction en retirant du marché 1,6 mbj sur le total de 4,2 mbj promis. Les Saoudiens qui pompaient autour de 9,6 mbj en septembre, n’en extrayaient plus que 7,95 mbj en février (source AIE), soit un peu moins que leur plafond de 8,05 mbj.

L’Arabie qui table sur un baril à 75 dollars comme prix raisonable, a déjà fait savoir dans un article du quotidien arabophone Al-Hayat qu’elle souhaitait un meilleur respect des quotas avant d’aller plus loin. Actuellement, le prix du baril tourne autour de 44 dollars sur le marché mondial.