Devant le Congrès américain, Brown plaide l’union face à la crise

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ès américain le 4 mars 2009 (Photo : Jim Watson)

[04/03/2009 19:07:32] WASHINGTON (AFP) Le Premier ministre britannique Gordon Brown a appelé les Etats-Unis mercredi, dans un discours devant le Congrès américain, à “saisir l’occasion” de la crise économique pour rassembler leurs alliés afin d’y faire face de manière coordonnée.

“Nous devrions saisir l’occasion, parce que je n’ai jamais auparavant vu un monde si désireux de s’unir. Jamais auparavant cela n’a été si nécessaire. Et jamais auparavant, les bénéfices d’une coopération n’ont eu une portée aussi considérable”, a dit le chef du gouvernement britannique.

M. Brown est le cinquième Premier ministre britannique à s’exprimer devant les deux Chambres réunies en session commune.

Il a été applaudi et ovationné un peu plus d’une quinzaine de fois au cours d’un discours qui a duré une quarantaine de minutes.

Gordon Brown a aussi appelé les Etats-Unis à résister au protectionnisme qui pourrait, selon lui, aggraver la pire crise économique depuis les années 1930.

“Devrions nous succomber à (…) un protectionnisme dont l’Histoire nous apprend qu’il ne protège personne ? Non. Nous devons avoir confiance dans le fait que nous pouvons saisir les chances qui s’offrent à nous et faire que l’avenir soit en notre faveur”, a-t-il déclaré.

“L’Amérique sait par son histoire, que sa portée va bien au delà de son territoire. Pendant un siècle, vous avez porté sur vos épaules les plus grandes responsabilités: travailler avec et pour le reste du monde. Aujourd’hui plus que jamais, le reste du monde veut travailler avec vous”, a-t-il déclaré.

M. Brown a ensuite assuré aux Américains qu’ils pouvaient compter sur “le leadership européen le plus pro-américain de l’histoire récente”.

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ès américain le 4 mars 2009 (Photo : Peter Macdiarmid)

L’Europe “veut coopérer plus étroitement afin d’être un solide partenaire pour vous. Il n’y a pas de vieille Europe, pas de nouvelle Europe, il n’y a que votre amie l’Europe”, a ajouté le chef du gouvernement, en référence aux fortes divisions qui ont opposé les deux continents sur la guerre en Irak.

M. Brown a suggéré une interdiction des paradis fiscaux, à quelques semaines du sommet du G20 de Londres destiné à la réforme du système financier mondial.

“Vous êtes en train de restructurer vos banques. Nous aussi. Mais les placements de tous ne seraient-ils pas beaucoup plus sûrs si le monde entier se mettait d’accord pour interdire les systèmes bancaires parallèles et les paradis fiscaux”, a-t-il dit.

Le Premier ministre britannique a également adressé un message à Téhéran: “Notre message commun à l’Iran est simple: nous sommes prêts à vous réintégrer dans la communauté internationale. Mais d’abord vous devez cesser vos menaces et suspendre votre programme nucléaire”.

Il a enfin annoncé que le sénateur américain Ted Kennedy, 77 ans, actuellement sous traitement pour une tumeur maligne au cerveau, va être fait chevalier à titre honorifique au Royaume-Uni, notamment pour son action en Irlande du Nord.

Mardi, M. Brown s’est entretenu à la Maison Blanche avec le président Barack Obama. Il a jugé qu’un “new deal” mondial pour le système financier était possible au cours des prochains mois, un mois avant d’accueillir les dirigeants des pays industrialisés et des économies émergentes pour un sommet du G20 sur la crise le 2 avril.

M. Brown est le premier dirigeant européen reçu par M. Obama depuis son investiture le 20 janvier.

Avant M. Brown, Tony Blair s’était exprimé devant le Congrès américain en juillet 2003, Margaret Thatcher en février 1985, Winston Churchill en janvier 1952, mai 1943 et décembre 1941 et Clement Attlee en novembre 1945.