Mini réduit ses effectifs face au rétrécissement de ses ventes

photo_1234800273152-1-1.jpg
ées dans l’usine de Cowley le 16 février 2009 (Photo : Max Nash)

[16/02/2009 16:11:14] LONDRES (AFP) L’unique usine fabriquant la “Mini”, symbole à quatre roues de l’Angleterre depuis bientôt 50 ans, va à son tour tailler dans ses effectifs face au rétrécissement de ses ventes, imitant d’autres fleurons industriels dans un Royaume-Uni qui sombre dans une grave récession.

Le constructeur allemand BMW, propriétaire de la marque, a annoncé lundi qu’il allait réduire de 19% les effectifs de l’usine de Cowley, près d’Oxford, au nord-ouest de Londres, détruisant 850 postes au passage.

“Même si Mini a plutôt résisté à la crise économique, elle n’est pas immunisée contre les contraintes de la situation actuelle”, a expliqué le groupe allemand, assurant ne pas avoir pris cette décision à la légère.

Derek Simpson, le co-dirigeant du syndicat Unite, a estimé que ces pertes d’emplois démontraient l’ampleur de la récession alors que Cowley était il n’y a pas si longtemps une usine florissante.

“Il incombe désormais absolument au gouvernement de prendre des mesures drastiques pour soutenir l’industrie automobile et encourager les gens à acheter des voitures”, a-t-il dit. “Les banques devront aussi rendre le crédit de nouveau disponible, ou sinon nous allons à la catastrophe”.

“C’est une nouvelle décevante et le gouvernement fera tout ce qu’il peut pour aider ceux qui seront affectés”, a déclaré un porte-parole de Downing Street, tout en rappelant que le gouvernement avait déjà annoncé le mois dernier des mesures de soutien au secteur.

Les ventes de la Mini, qui fêtera ses cinquante ans en août, ont chuté de 35% en janvier au niveau mondial. Même tendance au Royaume-Uni, où elles sont tombées à 1.600 exemplaires seulement le mois dernier.

Née en 1959, cette voiture “made in Britain” était devenue un symbole de l’Angleterre dans les années 1960, sous de multiples déclinaisons, jouant notamment les figurantes dans le film “Magical Mystery Tour” des Beatles.

Séduisant des personnalités comme John Lennon, Peter Sellers ou Steve McQueen, sa réputation avait été parfaite en 1964, avec la victoire de Paddy Hopkirk au rally de Monte Carlo, au volant d’une Mini Cooper S. D’autres trophées dans cette course mythique suivront en 65 et en 67.

Fabriquée à l’origine par le groupe britannique BMC, elle règne au départ seule sur le créneau des voitures très compactes. Mais au fil des décennies, ses ventes s’étiolent et sa construction est transférée de fusions en rachats au groupe Rover, acquis en 1994 par BMW.

En 2000, après plus de 5 millions d’exemplaires écoulés depuis sa création, le groupe allemand en arrête la production.

La marque renaît de ses cendres l’année suivante : BMW lance la “MINI”, son héritière moderne, plus sûre et plus puissante – mais aussi un peu plus grande et nettement plus lourde.

Avant que la crise économique ne vienne en freiner les ventes, le nouveau modèle rencontrait un net succès : en avril 2007, BMW avait célébré la construction du millionième exemplaire.

Les difficultés de la Mini sont une illustration supplémentaire de la crise économique, particulièrement aigüe au Royaume-Uni. Le patronat, la CBI, prévoit une contraction de 3,3% du Produit intérieur brut cette année.

Résultat, de nombreuses entreprises emblématiques mettent la clé sous la porte, comme les magasins Woolworths, ou compriment leurs effectifs, en particulier dans l’automobile, à l’image de Rolls-Royce Motor Cars (qui appartient également à BMW) et Bentley (groupe Volkswagen).