Les restaurateurs se désolent : le nouvel An sera fêté à la maison

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és présentés dans une vitrine de chez Fauchon le 19 novembre 2004 à Paris (Photo : Stephane de Sakutin)

[31/12/2008 13:43:06] PARIS (AFP) Les réservations dans les restaurants et les commandes aux traiteurs pour le réveillon du Nouvel An sont moins nombreuses qu’espérées par les professionnels, les Français comme les touristes étrangers se montrant frileux à cause de la crise.

“Il n’y a pas de réservations. On les attendait à la dernière minute, mais elles ne sont pas arrivées”, déplore Didier Chenet, président du Synhorcat, syndicat national des hôteliers, restaurateurs, cafetiers et traiteurs.

Pour l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie (Umih), premier syndicat, et pour le Synhorcat, deuxième syndicat, la baisse de la fréquentation est surtout liée à un reflux touristique.

Déjà “à Noël, les Allemands, Anglais, Belges et Espagnols étaient pratiquement absents. Pour le réveillon, c’est la même tendance”, confirme Christine Pujol, présidente de l’Umih.

La chute de fréquentation se fait davantage sentir à Paris qu’en province, où les menus sont meilleur marché, ajoute Mme Pujol: “en province, le menu du réveillon tourne autour de 60 et 80 euros. A Paris, ils est plus élevé, alors que les gens ne sont pas disposés à mettre plus de 100 euros”.

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înent dans le restaurant avant une représentation de music-hall, le 10 septembre 2008 au Royal Palace de Kirrwiller. (Photo : Patrick Hertzog)

Mais même en province, les réservations pour le 31 décembre ne sont pas “aussi soutenues” qu’en 2007 et certains restaurants ont tout simplement décidé de fermer ce jour, en raison du manque de clients, précise Mme Pujol.

Globalement, les prix des menus restent inchangés par rapport à l’an dernier, mais les restaurateurs se sont adaptés à la crise, en y ajoutant “gratuitement” une coupe de champagne, un apéritif, un entremet ou en augmentant la portion de foie gras.

Pourtant, “aller dans un restaurant à plus de quatre personnes s’avère trop cher. Beaucoup de gens vont faire eux-mêmes la cuisine à la maison, en famille ou entre amis”, reconnaît Mme Pujol.

Déjà affecté par l’interdiction de fumer dans tous les lieux publics, en vigueur depuis un an, le secteur de la restauration subit de surcroît, depuis quelques mois, la baisse du pouvoir d’achat des Français. En 2008, la consommation a chuté entre entre 5 et 10% dans les restaurants, voire jusqu’à 25% pour certains, selon l’Umih.

Les restaurants haut de gamme sont moins affectés et affichent “complets” pour le réveillon. Cependant, “ils ont refusé moins de monde qu’en 2007”, précise M. Chenet.

Les traiteurs haut de gamme n’évoquent pas une baisse de l’activité, mais le marasme est palpable. “La crise se fait sentir. Les gens sont nombreux mais ils achètent moins”, reconnaît Armen Petrossian, président du groupe éponyme, premier acheteur et importateur de caviar au monde.

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îte de caviar est exposée sur un présentoir, le 10 décembre 1999 à Paris, dans les locaux de Pétrossian. (Photo : Jean-Pierre Muller)

Dans sa boutique, située dans un quartier chic de Paris, des clients, plutôt aisés, font la queue pour acheter saumon, caviar, foie gras et chocolat. Mais “il y a un effet évident de la crise, car la clientèle se restreint même si elle n’est pas touchée”, insiste M. Petrossian.

A quelques heures du réveillon, une file d’attente s’était aussi formée dans l’épicerie de luxe Fauchon, place de la Madeleine à Paris. Pour autant, les achats et les commandes pour le réveillon de ce nouvel an sont stables par rapport à 2007, alors qu’ils avaient explosé de 33% le 24 décembre par rapport au même jour en 2007, indique Isabelle Capron, directrice générale de la société.

Pour répondre au ralentissement de la consommation, l’épicerie “s’est montrée très attentive au prix, afin de rendre Fauchon plus accessible”, confie Mme Capron.