2009 : les Slovaques abandonnent la couronne pour passer à l’euro

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écembre 2008 à Bratislava (Photo : Samuel Kubani)

[31/12/2008 11:07:08] BRATISLAVA (AFP) La Slovaquie va abandonner la couronne pour la devise européenne, mercredi soir au douzième coup de minuit, en devenant le 16ème pays membre du club de l’euro.

“Le secteur banquier est bien préparé, mais les gens devront être patients s’il y a des queues dans les banques pour changer l’argent”, a déclaré à l’AFP Jana Kovacova, la porte-parole de la banque centrale slovaque (NBS).

A minuit, un grand feu d’artifice aux couleurs europénnes marquera à la fois le changement d’année, le passage de l’ancien pays communiste à l’euro et le dixième anniversaire de la monnaie europénne.

Mercredi matin, les magasins de Bratislava étaient bondés de clients venus dépenser leurs dernières couronnes avec les soldes d’après Noël. Ces derniers jours, beaucoup, aussi, ont déposé leurs économies en banque pour éviter toute opération de change.

Comme Chypre, Malte et la Slovénie, la Slovaquie a opté pour un scénario de “big-bang” avec une période de double circulation réduite à quinze jours, les autorités espérant que “la plus grande partie du liquide sera échangée pendant la première semaine”, comme l’explique le site officiel www.euromena.sk.

“J’espère que le système informatique va tenir et que nous aurons assez de cash en euro pour rendre la monnaie”, s’inquiète Alzbeta Gabrisova, de la pharmacie “Pokrok”, qui sera un des rares magasins de la capitale ouvert le 1er janvier. “Il y a quatre fois plus de monde que d’habitude, tout le monde fait ses courses”, déclare Katarina, 29 ans, à la caisse d’une épicerie dans un centre commercial.

Certains commerçants ont décidé de garder boutique close jusqu’au 16 janvier, quand les paiements se feront seulement en euros et que la couronne, en vigueur depuis l’indépendance du pays, en 1993, après la partition amiable de la Tchécoslovaquie, sera retirée de la circulation.

“L’existence de la couronne se termine, l’euro arrive”, titrait mercredi le quotidien SME.

Le gouvernement du premier ministre de gauche Robert Fico espère que la monnaie unique permettra d’amortir les effets de la crise et de préserver le rythme vigoureux du développement économique.

Déjà le pays, qui a lancé le processus monétaire dès son intégration à l’Union europénne en 2004, peut se féliciter d’avoir bouclé ses négociations avec Bruxelles avant le grand effondrement boursier de septembre et d’avoir obtenu un taux favorable de change de 30,126 couronnes pour un euro.

Ses voisins post-communistes comme la Hongrie, la Pologne ou la République tchèque qui n’ont pas pu –ou pas voulu– opter pour une euro-adhésion aussi rapide, ont vu ces dernières semaines leur monnaie nationale glisser par rapport à la devise européenne.

La Slovaquie a pu s’aligner avant eux sur les critères de Maastricht grâce aux grandes réformes menées par le précédent gouvernement libéral. Après une croissance record de 10,4% en 2007, l’économie, qui repose essentiellement sur l’automobile et l’électronique, reste une des plus performantes d’Europe, avec un résultat enviable de 7,4% attendu pour 2008.

Contrôler l’inflation (4,9% en novembre en glissement annuel) reste le principal souci du gouvernement, qui a mis en place un système de contrôle des prix, notamment dans le secteur de l’énergie.

L’hôtesse de l’air Barbara Krajcovicova, 24 ans, attend avec impatience le moment où elle ne devra plus changer ses couronnes. “Mais je pense que les prix vont augmenter, comme dans tous les pays qui ont adopté l’euro”, dit-elle, en écho des inquiétudes de 65% de ses compatriotes.