Le pétrole au plus bas depuis mars 07 à New York, vers 50 dollars à Londres

[12/11/2008 21:22:22] NEW YORK (AFP)

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à essence (Photo : Behrouz Mehri)

Les prix du pétrole ont de nouveau nettement reculé mercredi, touchant un nouveau plancher depuis vingt mois, à la veille du rapport mensuel de l’AIE, qui devrait confirmer la détérioration de la demande pétrolière.

Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de “light sweet crude” pour livraison en décembre a fini à 56,16 dollars, en baisse de 3,17 dollars par rapport à la clôture de mardi, au plus bas depuis mars 2007.

A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord à échéance identique a de son côté cédé 3,34 dollars à 52,37 dollars.

Les cours continuaient de chuter dans les échanges électroniques d’après clôture. Ils sont tombés jusqu’à 55,62 dollars à New York et 51,78 dollars à Londres, leurs niveaux les plus faibles depuis respectivement mars et janvier 2007.

“Aujourd’hui, une fois de plus, les craintes sur l’économie mondiale et la demande de pétrole sont fortes”, a indiqué Bart Melek, de BMO Capital Markets.

Le marché redoute notamment que le violent ralentissement de l’économie mondiale ne se reflète dans les prévisions de demande de l’Agence internationale de l’énergie (AIE), qui publiera jeudi son rapport de novembre.

Un sentiment de pessimisme s’est propagé sur le marché avec un premier rapport de l’AIE publié jeudi.

Fatih Birol, chef économiste de l’Agence, a estimé que la demande pétrolière avait “atteint un pic” dans les pays de l’OCDE (Organisation pour la coopération et le développement économique), frappés de plein fouet par la crise financière.

“L’AIE suggère qu’elle va baisser ses prévisions de demande de pétrole pour l’année prochaine”, a constaté Bart Melek.

Pour l’analyste, le marché se trouve ainsi confronté à un déséquilibre entre l’offre, qui reste importante, et la demande.

“Le marché ignore le plan de relance chinois, il ignore les discussions autour d’une nouvelle réduction de la production de l’Opep (Organisation des pays exportateurs de pétrole)… C’est un marché qui se dirige vers un changement historique, cela va prendre du temps avant que les prix ne se stabilisent”, a souligné de son côté Phil Flynn, d’Alaron Trading.

Les analystes se demandent désormais jusqu’où pourraient descendre les prix.

L’agence gouvernementale américaine d’information sur l’énergie (EIA) a presque divisé par deux sa prévision de prix du pétrole pour 2009, désormais estimé à 63,50 dollars en moyenne, en prenant acte d’un “brusque déclin” de la croissance de la demande mondiale.

Selon certains analystes, comme Barclays Capital ou MF Global, ils pourraient tomber à court terme au niveau des plus bas de l’hiver précédent, à 49,90 dollars.

Mais à plus long terme, les prix pourraient rebondir fortement, comme l’a laissé entendre l’AIE.

“Les capacités de réserve restent basses, et l’Opep va certainement diminuer à nouveau sa production. Historiquement, à chaque diminution, dans un premier temps la baisse s’aggrave mais après quelques mois le marché se convainc que l’offre s’estompe et les prix remontent”, a expliqué Bart Melek.