Aviation : Lufthansa seule en lice pour la reprise d’Austrian Airlines

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à Berlin le 18 avril 2007 (Photo : John Macdougall)

[21/10/2008 15:40:30] VIENNE (AFP) La compagnie aérienne allemande Lufthansa est le seul des trois groupes présélectionnés à avoir déposé une offre ferme pour la reprise du transporteur autrichien Austrian Airlines (AUA), a indiqué mardi une source proche du dossier.

Les deux autres compagnies retenues dans le cadre de la privatisation de AUA, le franco-néerlandais Air France KLM et le russe S7, n’ont pas déposé d’offre ferme, a ajouté cette source, contrairement à une information donnée plus tôt par l’agence autrichienne APA.

Air France-KLM s’est contenté de réaffirmer son intérêt pour des discussions ultérieures prétextant que le “contexte économique et financier mis en regard du schéma de cession proposé ne permet pas de faire une proposition ferme telle que demandée par le vendeur”, a indiqué une porte-parole du transporteur français.

Le délai pour le dépôt des offres fermes expirait ce mardi à 10H00 GMT. Le délai pour le dépôt des offres chiffrées court jusqu’à vendredi.

“Stratégiquement Lufthansa est le mieux placé, néanmoins si Air France-KLM arrive vendredi avec une offre financière importante (la holding publique autrichienne) ÖIAG ne pourra fermer les yeux”, a déclaré une source proche du dossier.

Selon le quotidien économique français La Tribune mardi, Air France-KLM considère comme “très intéressant” un rapprochement avec AUA, mais juge “trop élevé” le coût de l’opération, évalué à entre 1,3 et 1,4 milliard d’euros.

Un rachat impliquerait notamment un changement d’alliance aérienne, évalué à 100 millions d’euros par la presse autrichienne.

La compagnie franco-néerlandaise, à qui AUA permettrait de compléter son réseau à l’Est, fait figure d’option préférentielle pour les salariés de la compagnie, qui jugent les recoupements d’activité moins importants qu’avec le favori Lufthansa.

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ésident d’Air France-KLM Jean-Cyril Spinetta à Paris le 22 mai 2008 (Photo : Eric Piermont)

Selon l’analyste Paul Wessely de Bank Austria (Unicredit), le rachat de AUA s’inscrit dans le cadre d’une partie de billard à plusieurs bandes au moment où la bataille fait également rage autour de l’italien Alitalia.

“Pour Lufthansa, le dossier AUA relève clairement d’une stratégie défensive (face à Air France), mais cette comagnie peut se permettre un doublé” AUA-Alitalia, a-t-il déclaré.

Si elle devait être retenue, Air France-KLM devrait pour sa part pouvoir compter sur un geste des créanciers d’AUA et éventuellement sur une garantie d’Etat, selon lui.

“Les banques et le gouvernement ont intérêt à ce que le rachat de la compagnie se passe bien”, a-t-il souligné.

Le lauréat éventuel doit être annoncé lundi 27 octobre à l’issue de l’examen des dossiers par la holding publique ÖIAG, et le contrat de vente signé le lendemain, date d’expiration du mandat de privatisation accélérée.

L’ÖIAG veut vendre les 41,56% du capital d’AUA qu’elle détient encore à un partenaire stratégique pour redresser la compagnie, entraînant une privatisation à 100% du groupe autrichien.

Endettée à hauteur de 900 millions d’euros environ, AUA table sur jusqu’à 125 millions de pertes pour l’année 2008 malgré un plan de restructuration.

Le mandat de privatisation prévoit que 25% du capital de la compagnie reste entre des mains autrichiennes pour garantir l’emploi et la position de l’aéroport de Vienne notamment.

Les concepts stratégiques contraignants devaient porter sur une prise de contrôle à 100%. Parmi les formules envisagées par l’ÖIAG figure la création d’une fondation de droit autrichien par le biais de laquelle le nouvel actionnaire posséderait AUA sous le contrôle de “sages” autrichiens.