La crise financière s’impose au sommet UE-Canada et à celui de la Francophonie

[17/10/2008 22:05:33] QUEBEC (AFP)

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ésident français Nicolas Sarkozy et le Premier ministre canadien Stephen Harper, le 17 octobre 2008 à Québec (Photo : David Boily)

La perspective de la tenue d’un sommet international avant la fin 2008 pour répondre à la tourmente financière a dominé vendredi un sommet à Québec et devait aussi s’inviter au sommet de la Francophonie.

Le président en exercice de l’UE Nicolas Sarkozy, arrivé dans la matinée avec le président de la commission européenne Jose Manuel Barroso, a estimé que le principe était “acquis” d’un sommet international avant fin 2008 comprenant “au moins” les pays du G8, avant sa rencontre prévue samedi avec le président américain George W. Bush.

Le Premier ministre canadien Stephen Harper a apporté son soutien à cette initiative, lors d’une conférence de presse commune avec MM. Sarkozy et Barroso à l’issue d’un sommet express UE-Canada. Il a souhaité que le sommet sur la refondation du système financier international se tienne “le plus tôt possible”.

M. Sarkozy a également plaidé pour que ce sommet soit élargi à la Chine, à l’Inde, et à “un pays arabe”.

Dans un communiqué, les trois dirigeants ont “salué les mesures qui ont d’ores et déjà été prises pour répondre à la crise financière et convenu de coordonner leurs actions nationales et collectives face à cette crise” et ils ont endossé la “convocation d’un sommet international avant la fin de l’année afin de poursuivre et appuyer ces efforts”.

La tourmente financière s’est aussi invitée au sommet de la Francophonie, qui devait débuter dans la soirée en présence du secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon et d’une trentaine de chefs d’Etat et de gouvernement.

Selon le projet de déclaration finale obtenu par l’AFP, la Francophonie va s’engager à “soutenir la tenue d’un sommet international” pour donner une réponse “urgente et coordonnée” à la crise qui affole les marchés mondiaux.

La crise a amené le président suisse Pascal Couchepin à renoncer à se rendre à Québec pour suivre la situation des banques helvétiques.

A l’issue de leur sommet, l’Union européenne et le Canada ont annoncé leur intention de lancer un processus visant à parvenir à un “ambitieux” partenariat économique “renforcé” entre eux, mais dont les négociations ne commenceront que l’an prochain.

La visite de M. Sarkozy a aussi eu un volet franco-québécois, avec le premier discours devant l’Assemblée nationale québécoise d’un chef de l’Etat français. Il a exalté la relation “unique” entre le Québec et la France, tout en exprimant son amitié pour le Canada.

M. Sarkozy a d’autre part signé avec le Premier ministre québécois Jean Charest un accord sur la mobilité de la main d’oeuvre entre le Québec et la France qui assure la reconnaissance des compétences des Français s’établissant au Québec et réciproquement.

Cet accord, une première mondiale entre des gouvernements de deux continents différents, a été aussitôt mis en oeuvre par une dizaine de corporations professionnelles.

En raison de son départ pour Camp David, M. Sarkozy n’assistera qu’à la moitié du sommet de la Francophonie, mais il sera relayé par le Premier ministre François Fillon.

La rapidité du passage du président français a provoqué quelques froncements de sourcils. “Il aurait pu faire le choix de la Francophonie (…) Est-ce que tout est plus important que la Francophonie?”, s’est ainsi interrogé Louise Beaudoin, ancienne chef de la diplomatie québécoise dans un gouvernement indépendantiste.

Interrogé sur la brièveté de sa visite, M. Sarkozy a évoqué la charge qui pèse sur ses épaules et celles de M. Barroso, en demandant si la qualité d’une visite dépendait de sa longueur. Ce qui est important c’est qu’on ait maintenu cette visite, a-t-il plaidé.