JP Morgan aurait précipité la chute de Lehman en gelant 17 milliards de dollars

 
 
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ège de Lehman Brothers à New York, le 14 septembre 2008 (Photo : Michael Nagle)

[05/10/2008 10:08:38] LONDRES (AFP) La banque d’affaires américaine JPMorgan Chase aurait précipité la faillite mi-septembre de sa compatriote Lehman Brothers en gelant quelque 17 milliards de dollars d’actifs, forçant cette dernière à déposer le bilan deux jours plus tard, écrit dimanche le Sunday Times.

Se référant à des documents déposés la semaine dernière auprès d’un tribunal des faillites de New York, l’hebdomadaire indique que JP Morgan “est accusée d’avoir gelé 17 milliards de dollars (12,34 milliards d’euros, ndlr) de liquidités et de titres appartenant à Lehman le vendredi soir précédant sa faillite”.

“Le comité des créanciers comprend que LBHI (Lehman brothers holding Inc.) avait au moins 17 milliards d’actifs placés chez JPMC (JP Morgan Chase) le vendredi soir du week-end avant le dépôt de bilan”, le lundi 15 septembre, indiquent ces documents, cités par le Sunday Times.

“Le comité des créanciers comprend également que, le 12 septembre 2008, JPMC a refusé à LBHI d’accéder à ces actifs et au lieu de cela a +gelé+ le compte de LBHI”, poursuivent les documents. “En conséquence des actions de JPMC, LBHI a souffert d’une crise de liquidités immédiate, qui aurait pu être évitée par un certain nombre d’événements, dont aucun ne s’est produit”, soulignent-ils.

Lehman avait besoin de 188 milliards de dollars (136,52 milliards d’euros) de lignes de crédit pour ses activités quotidiennes, selon ces documents.

“En gelant les actifs de LBHI, JPMC a intentionnellement conservé tous les actifs de LBHI comme compensation potentielle en cas d’éventuelle réclamation de JPMC à l’encontre LBHI”, estiment les documents.

JP Morgan, cité par le Sunday Times, a qualifié ces accusations d'”infondées”.

Le journal relève que le dépôt de bilan de Lehman était la conséquence la plus importante de la crise financière qui sévit depuis plusieurs mois, et qu’elle a déclenché un “certain nombre d’effets inattendus”.

Car, souligne-t-il, presque toutes les grandes entreprises de Wall street et la plupart des poids-lourds de la finance en Europe, au Japon et en Chine font partie des créditeurs importants de Lehman.

Certaines banques comme la belgo-néerlandaise Fortis et la franco-belge Dexia n’ont été sauvées de la faillite que par l’intervention des pouvoirs publics qui les ont nationalisées. Plusieurs banques britanniques et allemandes ont également été renflouées en catastrophe.

L’avenir de la banque immobilière allemande Hypo Real Estate (HRE) semblait compromis dimanche après l’échec la veille d’un plan de sauvetage historique de 35 milliards d’euros qui devait assurer sa survie.

 05/10/2008 10:08:38 – Â© 2008 AFP