Tunisie – Emploi : Favoriser les services, l’industrie ou l’agriculture ?!


Par Maryam OMAR

Tout le monde sait qu’à
chaque grande période de développement, les pouvoirs publics sont enclins à
favoriser un secteur plus que les autres pour lui donner du souffle et lui
permettre de gagner du terrain. Le tourisme a eu son heure de gloire, le
textile/habillement a eu la sienne… et tout indique que l’heureux élu de ce
début du XXIème siècle est le secteur des services !

Mais réfléchissons encore avant de nous griser du vertige des hauteurs, et
posons un œil sans fards sur ce qui nous entoure…

Il faut d’abord savoir que nous partageons la vision du chef de l’Etat pour
la configuration progressive de la Tunisie en un Centre régional d’affaires
et de services. Son potentiel est immense quand on sait que tout cela est en
train de se faire à la sauce des technologies de l’Information et de la
communication.

Et puis il y a Dubaï, n’est-ce pas ? Car tout le monde y pense immédiatement
quand on dit affaires et services. Et la réussite de la cité-Etat en met
plein les yeux par ce qu’elle a su réaliser en si peu de temps. Nous ne
sommes pas les seuls à l’admirer et à vouloir l’émuler.

Pourtant, nous devons avoir le courage de convenir que l’exemple est trop
extrême pour la réalité de la Tunisie. Notre schéma de développement a
toujours accordé une place plus ou moins égale au trio
agriculture/industrie/tourisme, avec toute la philosophie de diversification
et d’autosatisfaction que cela implique. Et n’oublions pas que, depuis
longtemps, tout cela constitue notre équilibre socioéconomique.

Alors, aux extrémistes du secteur des services, nous conseillons fortement
de méditer sur les conséquences à long terme qu’aurait une décision (très
fort improbable) d’oublier que les trois secteurs doivent aller de pair en
Tunisie. De fait, nous croyons que notre destin est de porter le secteur des
services à sa meilleure expression avec, en même temps, un dévouement plus
marqué pour l’industrie qui souffre de l’absence d’un vrai cordon ombilical
entre l’entreprise et la Recherche et, enfin, une modernisation tous azimuts
de l’agriculture pour l’arrimer définitivement à la triple notion de
rendement, de qualité et d’écologie.