Région de Jendouba : Un pôle économique est né en Tunisie


Par Abou SARRA

La ville de Jendouba,
forte, déjà, de deux atouts majeurs : un campus universitaire d’une capacité
de 15 mille étudiants environ et le maintien de son équipe de football en
ligue I professionnelle, est un chef lieu d’un gouvernorat qui a cette
tendance heureuse, à diversifier sa base économique et à s’ériger en pôle
économique régional fort compétitif.

 

Le
gouvernorat de Jendouba, réputé, jusqu’ici, pour être une région céréalière
à dominante rurale, se prévaut, de nos jours, de moult activités adossées à
une infrastructure moderne et articulées autour de trois créneaux porteurs :
l’industrie, le tourisme et l’agriculture irriguée.

 


Vocation industrielle

La
région est désormais à l’heure de nouvelles traditions industrielles. Cette
nouvelle vocation  industrielle est perceptible à travers la création de
trois zones industrielles dans les délégations de Jendouba, Bousalem et
Tabarka. D’autres zones sont, actuellement, à l’étude.

Cette dynamique
industrielle s’est renforcée par deux importants projets générateurs
d’emplois.

 

Il y a  d’abord la réouverture
du  complexe sucrier de Tunisie (CST). Cette société qui gère les unités
industrielles de sucrerie à Ben Béchir dans le gouvernorat de Jendouba vient
de rouvrir ses portes. L’usine avait fermé ses portes en 1999 pour non
compétitivité. 

 

Le CST, rouvert depuis
fin mars 2008, va fournir de la mélasse dont le prix a triplé sur le plan
international aux sucreries du pays et en exporterait l’excédent.

Avec la réouverture du
CST, la production de la mélasse passerait de 12 mille tonnes actuellement à
30 mille tonnes. Dans une première étape, le CST cultivera une superficie de
1000 hectares avant d’atteindre, en vitesse de croisière, 4000 hectares.

 

Vient ensuite  la
câblerie qui sera construite au nord de Jendouba par le groupe japonais
Sumitomu. Cette usine, qui  couvrira quatre hectares de terrains
industriels, emploiera 700 personnes dont 20% de cadres.

 


Destination touristique
privilégiée

Le
tourisme, autre secteur porteur dans la région, est promu à un bel avenir.
Des efforts ont été déployés, ces dernières années, en vue d’en consolider
l’infrastructure.

 

 Un
ensemble d’unités hôtelières d’une capacité totale de plus de 5 mille lits
ont été construites, outre, l’aménagement d’un aéroport international, d’un
port de plaisance et d’un terrain de golf à Tabarka ainsi qu’un circuit
touristique.

 

La
beauté des sites dans cette région, un cocktail de montagnes (Kroumirie), de
plaines et de plages à perte de vue (25 km), représente un formidable atout
pour le développement de toutes sortes de tourisme: écologique, balnéaire,
thermal et de plaisance.

 

Des
sites archéologiques de renommée comme ceux de Bulla Regia et de Chemtou,
tout autant, que la station thermale de Hammam Bourguiba et bientôt celle de
Gouaedia (sud de Ben Metir), constituent autant d’attractions favorisant la
diversification du tourisme dans la région.

 

La
zone «col des ruines» à Ain Draham, abritera à elle seule une station de
tourisme écologique. Ce projet, dont le coût s’élève à 9 MDT, comprend des
unités hôtelières d’une capacité de 1.300 lits, des résidences d’une
capacité de 400 lits, des centres de loisirs et d’animation, des parcs
environnementaux, des terrains de golf, des parkings de voitures tout
terrain, un centre de vente de produits artisanaux, un club de chasse, des
stations thermales et un éco-musée.

 


Agriculture : Cap sur
l’irrigué

L’agriculture demeure la principale activité économique de la région qui
produit environ 180 mille tonnes de céréales, 90 mille tonnes de légumes, 8
mille tonnes d’huiles d’olive, 19 mille tonnes de viandes et 80 mille tonnes
de lait, sans compter ses richesses halieutiques qu’il y a lieu de
développer. le gouvernorat de Jendouba couvre une superficie de 310 mille
hectares dont environ 180 mille sont cultivables et dispose d’environ 32
mille hectares de périmètres irrigués. Cette superficie sera renforcée, dans
une prochaine étape, par l’aménagement de 10 000 hectares supplémentaires.

 

Les
richesses hydrauliques de la région et la disponibilité d’une infrastructure
appropriée constituent une plate forme idoine pour développer une
agriculture moderne et intensive ayant permis d’améliorer, notablement, le
rendement et la production.

 

En
effet, les ressources hydrauliques mobilisées dans le gouvernorat
représentent environ le quart des ressources nationales. Trois grands
ouvrages hydrauliques y ont été construits.

 

Il
s’agit des barrages de Ben Metir, Barbara et Bouhertma, outre, ceux d’oued
Zergua et Mella, en cours de réalisation.