Un Silvio Berlusconi consensuel promet de “relever” l’Italie

 
 
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Silvio Berlusconi le 13 mai 2008 au parlement à Rome (Photo : Filippo Monteforte)

[13/05/2008 13:03:39] ROME (AFP) Silvio Berlusconi s’est engagé mardi à “relever” l’Italie, faisant du retour à la croissance le leitmotiv de son discours de politique générale, marqué par une ouverture vers l’opposition de gauche qu’il a invitée au dialogue.

“Le pays doit se relever. Il a toutes les capacités pour se remettre en marche et ouvrir (…) une phase de croissance”, a déclaré le nouveau chef du gouvernement devant les députés alors que l’Italie est en queue de peloton en Europe avec une prévision de 0,6% de hausse du PIB (Produit intérieur brut) en 2008.

“L’Italie n’a plus de temps à perdre”, a averti le “Cavaliere” (“chevalier” du Travail) 71 ans, soulignant à plusieurs reprises que la croissance était la solution à tous les maux de l’Italie, y compris “pour affirmer sa présence sur la scène mondiale”.

Pendant ce discours d’une trentaine de minutes, applaudi à de nombreuses reprises, le Cavaliere était flanqué à sa gauche du ministre de l’Intérieur Roberto Maroni, un dirigeant de son turbulent allié de la Ligue du nord, parti europhobe et anti-immigrés, et à sa droite du ministre des Affaires étrangères, Franco Frattini, ex-commissaire européen à la Justice.

“Berlusconi a fixé la feuille de route de son gouvernement et c’est la croissance qui en est le coeur. Il a aussi voulu donner le signal d’un nouveau climat avec l’opposition, sur le thème +regardons vers l’avenir, oublions le passé+”, a déclaré à l’AFP Stefano Folli, éditorialiste du quotidien économique Il Sole-24 Ore.

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Silvio Berlusconi avec à gauche le ministre des Affaires étrangères Franco Frattini et à droite le ministre de l’intérieur Roberto Maroni (Photo : Filippo Monteforte)

Alors que les relations de M. Berlusconi avec son prédécesseur Romano Prodi étaient exécrables, il a appelé l’opposition de gauche à un “dialogue transparent” dès le vote de confiance du gouvernement, mercredi à la Chambre et jeudi au Sénat, où il dispose d’une majorité absolue après sa large victoire aux législatives des 13 et 14 avril.

Conscient d’avoir besoin du soutien de l’opposition pour les réformes institutionnelles qu’il a promises, parmi lesquelles un renforcement des pouvoirs du chef de gouvernement, M. Berlusconi est allé jusqu’à reconnaître que le “cabinet fantôme” mis en place par le Parti démocrate (PD) de son rival aux législatives, Walter Veltroni, constituerait “une aide”.

“Nous avons apprécié ce discours: loin de l’agressivité du passé (…) avec un ton respectueux à l’égard de l’opposition. A ce changement de ton, doit maintenant correspondre un changement de substance”, a réagi Piero Fassino, l’un des responsables du PD.

M. Berlusconi a donné des gages à son allié de la Ligue du nord sur l’immigration, en soulignant que l’Italie doit “rester le patron dans sa propre maison” alors que le ministre de l’Intérieur prépare un train de mesures contre l’immigration clandestine, visant en particulier les Roumains.

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Camp de tziganes près de Rome, le 6 novembre 2007 (Photo : Tiziana Fabi)

Il a aussi promis l’instauration d’un “fédéralisme fiscal solidaire” à la Ligue qui veut que les régions du nord du pays, plus riches et plus industrialisées, conservent une plus grande part des impôts qu’elles collectent.

Alors que le prochain conseil des ministres aura symboliquement lieu à Naples (sud), M. Berlusconi a assuré que “le scandale des déchets prendra fin”. La ville et sa région sont confrontées à ce problème depuis 14 ans.

Silvio Berlusconi a “invoqué l’aide de Dieu” pour mener à bien sa mission alors qu’il redevient pour la troisième fois chef du gouvernement et que son précédent mandat (2001-2006) s’était achevé sur un bilan très controversé.

Sur le plan de la politique extérieure, il a revendiqué pour son pays un rôle de “pilier de l’amitié entre l’Europe et les Etats-Unis”, fort de ses excellentes relations avec le président George W. Bush.

 13/05/2008 13:03:39 – © 2008 AFP