Alstom signe à Buenos Aires le contrat pour le premier TGV d’Amérique latine

 
 
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La président argentine Cristina Kirchner serre la main de Patrick Kron, président d’Alstom, le 29 avril 2008 à Buenos Aires (Photo : Juan Mabromata)

[29/04/2008 21:50:21] BUENOS AIRES (AFP) Le consortium Veloxia, emmené par le Français Alstom, a signé mardi à Buenos Aires le contrat d’adjudication, d’une valeur de 2,4 milliards d’euros, pour la réalisation en Argentine du premier train à grande vitesse d’Amérique latine.

La signature de ce contrat, dont Alstom espère qu’il en appellera d’autres sur le continent américain et notamment aux Etats-Unis, a eu lieu mardi en début d’après-midi en présence de la présidente argentine Cristina Kirchner et du président d’Alstom Patrick Kron. Ce projet représente “un saut vers la modernité”, a déclaré Mme Kirchner à cette occasion, soulignant les bonnes conditions de son financement.

Ce dernier sera assuré en totalité par la banque française Natixis. Il se fera par le biais d’un prêt sur 30 ans, avec un délai de grâce de sept ans, garanti par l’émission de bons du Trésor argentin.

Le gouvernement argentin avait annoncé en janvier avoir choisi ce consortium, seul candidat en lice, pour cette liaison à grande vitesse, à travers la pampa, entre la capitale argentine et deux des villes les plus importantes du pays, Rosario et Cordoba.

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Fiche du premier TGV d’Amérique latine qui verra le jour en Argentine

Le corridor Buenos Aires-Rosario-Cordoba est l’axe de communication le plus important d’Argentine. Ces trois villes, qui comptent quelque 15 millions d’habitants, sont au coeur du complexe agro-alimentaire argentin, en plein boom depuis cinq ans à la faveur de la forte hausse des matière premières agricoles.

Alstom, qui a prévu de faire circuler sur cet axe jusqu’à huit trains à deux étages par jour, espère capturer au moins 30% de cette population. A la fin des travaux, qui dureront quatre ans (bien quatre), il sera alors possible de gagner Cordoba en trois heures depuis Buenos Aires, à bord du futur “Cobra”, nom de baptême de ce nouveau TGV, quand il en faut au moins quatorze aujourd’hui.

Le gouvernement argentin a également été sensible à l’implication de l’industrie locale dans le projet défendu par le groupe français, qui prévoit une intégration de 65% pour l’ensemble de l’investissement (génie civil et infrastructure pour la construction de lignes entièrement nouvelles, matériel roulant, maintenance, fourniture d’énergie pour les opérations et coûts financiers).

Cette liaison à grande vitesse a toutefois été critiquée par l’opposition argentine, qui dénonce un investissement “pharaonique” alors que le réseau ferroviaire argentin est particulièrement vétuste. Privatisé dans les années 90 sous la présidence de Carlos Menem, ce réseau, construit par la Grande-Bretagne au début du siècle dernier a peu à peu complètemement disparu, isolant nombre de petites villes dans l’intérieur du pays.

Mme Kirchner a rétorqué mardi que son pays avait fait le choix de la modernité comme d’autres l’ont fait avant lui. Elle a également souligné que les conditions de financement n’empêcheraient en rien l’Argentine de réaliser d’autres investissements, y compris en matière ferroviaire.

Les autorités argentines ont également dans leurs cartons un projet de liaison à grande vitesse entre Buenos Aires et Mar del Plata, la grande cité balnéaire, à 400 km au sud de la capitale argentine. Une amélioration de la ligne reliant Mendoza, capitale du vin argentin, au pied de la cordillère des Andes, et Buenos Aires est également prévue.

M. Kron a souligné de son côté qu’aucun projet de grande vitesse dans le monde n’avait suscité de regret une fois réalisé. “La grande vitesse apporte des conséquences structurelles profondes. Elle structure le territoire, influence les choix des entreprises et améliore les conditions de vie”, a-t-il souligné.

 29/04/2008 21:50:21 – © 2008 AFP