Champagne : de nouvelles communes intègrent la très convoitée zone d’appellation

 
 
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Dégustation de champagne dans les vignes (Photo : Philippe Huguen)

[13/03/2008 10:27:44] REIMS (AFP) Une quarantaine de nouvelles communes pourraient intégrer la très convoitée aire d’appellation champagne après leur validation jeudi par l’Institut national de l’origine et de la qualité (INAO), répondant ainsi aux souhaits d’élargissement de l’aire des professionnels du secteur.

Le comité des eaux-de-vie et vins de l’INAO doit se réunir à Paris pour examiner le rapport remis par son comité d’experts sur la délimitation de la zone de production du raisin destiné à l’élaboration du célèbre vin effervescent.

Depuis mars 2006, sur demande du Syndicat général des Vignerons (SGV), ces experts ont été chargés d’élaborer une liste de communes susceptibles d’intégrer l’AOC champagne après examen de plusieurs critères, notamment l’aptitude du milieu naturel et la vocation vinicole des sites.

Actuellement, l’aire d’appellation compte 33.500 hectares de vignes répartis sur 319 communes dans les départements de la Marne, de l’Aube, de l’Aisne et de la Haute-Marne.

Pour Patrick Le Brun, président du SGV, la révision doit permettre d’éviter la multiplication des recours en justice de communes désireuses d’intégrer l’appellation en mettant fin à “un vide juridique” entre la loi de 1927 délimitant l’AOC et des critères techniques définis plus tard, en 1984, par l’INAO.

Dès 1995, la commune de Fontenay-sur-Ay (Marne) avait créé un précédent en obtenant du Conseil d’Etat le droit de planter 30 hectares de vignes après treize ans de bataille juridique.

“A terme, la multiplication des recours risquait de décrédibiliser l’appellation et la typicité du produit”, explique M. Le Brun.

Jeudi, une liste de quarante communes intégrant ce nouveau périmètre devrait être validée, tandis que d’autres – vraisemblablement deux – pourraient en être retirées.

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Evolution des ventes totales et des exportations de champagne entre 2005 et 2007 (Photo : er)

La révision de l’aire d’appellation intervient alors que le champagne connaît un succès croissant dans le monde: les ventes en 2007 ont atteint un nouveau record avec 338,7 millions de bouteilles contre 321,6 millions en 2006. Un maximum de 400 millions de bouteilles peut être produit par an.

Le SGV assure que la révision de l’aire n’a pas de lien direct avec l’explosion des ventes et les tensions sur le marché de l’approvisionnement en raisin acheté déjà très cher par les maisons de champagne (entre 4,50 et 5 euros le kg).

“La question de l’aire est débattue depuis les années 1990, alors qu’il nous restait 5.000 hectares à planter”, justifie M. Le Brun, précisant que l’extension de l’aire ne sera pas perceptible pour les consommateurs avant une dizaine d’années.

“Il s’agit de faire en sorte que la filière champagne réussise à relever le défi majeur de la gestion de sa croissance en préservant sa typicité. Il n’y a pas d’interêt à tirer le champagne vers le bas”, affirme aussi Daniel Lorson, porte-parole du Comité interprofessionnel du vin de champagne (CIVC).

Une fois l’aire géographique validée par l’INAO, le projet de délimitation sera soumis au Conseil d’Etat avant d’être officialisé par décret en 2009. Une nouvelle enquête de l’INAO définira ensuite les parcelles avant d’accorder les droits de plantation.

 13/03/2008 10:27:44 – © 2008 AFP