Renault étend son empire en s’arrimant au russe Avtovaz

 
 
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De G à D: le président d’Avtovaz Boris Aleshin, le PDG de Renault Carlos Ghosn et le patron de Rostekhnologi Sergei Chemezov, le 29 février 2008 à Moscou (Photo : Alexander Nemenov)

[29/02/2008 14:44:14] MOSCOU (AFP) Les constructeurs automobiles français Renault et russe Avtovaz ont uni leurs destins vendredi à Moscou dans l’intention affichée de conquérir le marché russe, réputé le plus appétissant d’Europe.

Des représentants des deux groupes et des actionnaires actuels d’Avtovaz, c’est-à-dire l’Etat via l’entreprise d’Etat Rostekhnologuii et la société d’investissement Troïka Dialog ont signé le contrat scellant l’entrée de Renault dans Avtovaz à hauteur de 25% du capital plus une action pour une somme d’un milliard de dollars.

“Nous sommes très heureux que Renault ait été choisi comme partenaire parmi tant de candidats”, au terme de près de deux ans de négociations et après la conduite “d’études approfondies”, afin d’évaluer les actifs d’Avtovaz, a déclaré le président de Renault, Carlos Ghosn, lors d’une conférence de presse.

Le principe de l’accord avait déjà été annoncé en décembre, mais selon la presse russe, son schéma a été simplifié depuis pour permettre à Renault de prendre possession de sa part immédiatement, tandis que se poursuit parallèlement la restructuration de l’actionnariat d’Avtovaz.

“La Russie est sans doute actuellement l’un des marchés les plus attrayants aux yeux des constructeurs automobiles en raison de son fort potentiel de croissance et de sa rentabilité”, a expliqué M. Ghosn. Ce marché, même après avoir doublé au cours des cinq dernières années, dispose toujours d’un “gigantesque potentiel”, a-t-il remarqué.

De son côté, le directeur général de Rostekhnologuii, Sergueï Tchemezov, a justifié le choix de Renault par son expérience de coopération réussie avec son partenaire japonais Nissan, et par le fait que le groupe français s’était engagé à préserver la plus célèbre marque russe d’Avtovaz, la Lada.

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Le PDG de Renaul Carlos Ghosn, le 14 juin 2006 à Moscou (Photo : Denis Sinyakov)

Avtovaz, héritière directe de l’industrie automobile soviétique, est actuellement de loin le premier constructeur russe mais il est en perte de vitesse par rapport à ses concurrents et sa gigantesque usine de Togliatti (région de la Volga) a besoin d’être modernisée. Il est en revanche bénéficiaire et quasiment dépourvu de dette, ont souligné les dirigeants.

Renault a promis de fournir sa technologie et son savoir-faire, et de préserver l’autonomie de gestion de son partenaire, même si plusieurs dirigeants de Renault dont Carlos Ghosn vont faire leur entrée au conseil d’administration et que son futur directeur exécutif, Yann Vincent, sera également issu des rangs français.

La première Lada issue de l’alliance Renault-Avtovaz quittera l’usine fin 2009, ont promis les deux groupes. Renault a indiqué qu’il allait consolider les ventes de Lada dans son bilan, ce qui fera de la Russie son premier marché au monde en termes de ventes. Le groupe, qui espère produire 1,5 million de véhicules par an d’ici à 2014 à Togliatti, n’exclut d’ailleurs pas d’exporter des Lada à long terme.

Renault est déjà présent en Russie, à Moscou, où il produit des Logan, et à Saint-Pétersbourg, où son partenaire Nissan doit ouvrir une usine dans un an. M. Ghosn n’a d’ailleurs pas caché que son groupe entendait bien profiter du réseau de distribution d’Avtovaz en Russie.

Les dirigeants ont en outre indiqué lors de la conférence de presse qu’une entrée en Bourse d’une partie du capital d’Avtovaz était envisagée à l’automne, sous réserve que les conditions de marché s’y prêtent.

 29/02/2008 14:44:14 – © 2008 AFP