AGF : quatre sites employant 200 salariés fermés, les syndicats vigilants

 
 
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Le directeur général d’AGF François Thomazeau le 20 février 2008 (Photo : Bertrand Guay)

[20/02/2008 16:09:55] PARIS (AFP) La compagnie d’assurances AGF a annoncé mercredi “un plan de compétitivité” prévoyant la fermeture en 2009 de quatre sites employant au total 200 personnes, levant en partie les fortes inquiétudes des syndicats, qui restent toutefois “vigilants” pour l’avenir.

La direction a détaillé devant le comité d’entreprise (CE) ce plan qui représente selon elle un investissement de 200 millions d’euros sur trois ans, et prévoit également la formation de 2.000 des 13.000 salariés en France à de nouveaux métiers au sein du groupe d’ici 2011.

Selon la CFDT, 550 postes de commerciaux vont notamment être créés, s’ajoutant aux 4.000 existants. AGF, acheté par le géant allemand Allianz en 2007, se met en position de “conquête”, estime le syndicat.

La direction met en avant “les évolutions rapides du marché de l’assurance, dans lequel la concurrence s’intensifie” pour justifier ces réorganisations, issues des réflexions de groupes de travail mis en place mi-2007. Selon des sources syndicales, ces groupes avaient exploré toutes les pistes, des pires au moindre mal d’un point de vue social.

La direction a tranché: les sites de gestion de Reims, Grenoble, Nice et Montpellier vont fermer. Leurs 200 salariés au total vont se voir proposer des “solutions internes” et, si nécessaire, un plan social sera mis en oeuvre, a déclaré François Thomazeau, directeur général délégué de l’assureur.

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Jean-Jacques Cette, secrétaire CFDT du CE d’AGF, le 20 février 2008 à Paris (Photo : Bertrand Guay)

Jean-Jacques Cette, secrétaire CFDT du CE, s’est dit “partiellement rassuré” par ces suppressions de postes limitées, en comparaison des 1.500 à 2.000 licenciements évoqués dans Le Parisien/Aujourd’hui samedi.

La plupart des syndicats ont prévenu qu’ils n’auraient pas accepté de coupes sombres dans les effectifs, au vu des résultats de l’assureur qui restent bons malgré un “contexte difficile”.

Le groupe AGF a dégagé en 2006 un bénéfice net de 1,9 milliard d’euros pour un chiffre d’affaires de 18,6 milliards.

La CFTC a indiqué que sa menace de grève n’était “plus d’actualité”.

La CGT, qui dénonce “des réorganisations permanentes depuis le rapprochement avec Allianz il y a dix ans”, s’interroge toutefois sur “la pérennité du plan de la direction”.

Il va rester neuf sites de gestion en province et six en région parisienne, qui vont être spécialisés selon le modèle mis en place partout en Europe par Allianz. AGF parle d'”une plus grande industrialisation”, une notion prise avec des pincettes par les syndicats qui y voient une “standardisation des process”, la recherche d'”effets de masse”, voire un “travail à la chaîne”.

Ils craignent des “délocalisations” des services informatiques et plates-formes téléphoniques, à l’instar de la concurrence.

La direction vante un plan “ambitieux et nécessaire”, sans “recours à des licenciements”, grâce à un tout récent accord de gestion prévisionnelle des emplois et des compétences (GPEC).

Face à cette “réorganisation sans précédent” et à ces “changements lourds de métiers”, la CFDT “veillera à ce que ce qui est annoncé soit tenu”, a averti son délégué.

Aux yeux de la CFE-CGC, ce plan “à l’ambition gigantesque” va nécessiter de “gros efforts de reconversion” de la part du personnel. “Un agent dans la gestion-vie va demain être chargé du règlement des sinistres, ce sont des expertises très différentes”, a souligné Patrice Plamberck.

 20/02/2008 16:09:55 – © 2008 AFP