LVMH confiant pour 2008 malgré le risque de récession aux USA

 
 
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Le PDG de LVMH Bernard Arnault lors d’une conférence de presse, le 6 février 2008 (Photo : Eric Piermont)

[06/02/2008 22:04:17] PARIS (AFP) Le leader mondial du luxe LVMH a annoncé mercredi un profit record pour 2007 malgré un euro fort qui le pénalise lourdement, et s’est voulu confiant pour 2008, ne craignant pas une éventuelle récession américaine si son ampleur est, comme il l’anticipe, “limitée”.

Le bénéfice net, qui a franchi pour la première fois le seuil des 2 milliards d’euros, à 2,025 milliards, a été doublé en tout juste trois ans.

Il s’affiche néanmoins un peu en dessous des attentes des analystes, et sa croissance, de 8% selon le communiqué publié mercredi, marque un brusque coup de frein par rapport aux 30% de 2006.

En cause, un montant de plus-values de cession inférieur en 2007 à ce qu’il avait été en 2006 (44 millions d’euros contre 164 millions), a souligné le groupe, mais aussi des effets de changes “élevés”, liés à l’affaiblissement du dollar par rapport à l’euro, qui pèse sur les groupes de luxe dont la production est libellée en euros.

Le directeur financier Jean-Jacques Guiony a précisé lors d’une conférence de presse que ces effets avaient amputé le bénéfice opérationnel de 255 millions d’euros, un “record”. En 2006, leur impact avait été de 97 millions.

Toutefois, le bénéfice opérationnel et le chiffre d’affaires ont légèrement dépassé les attentes.

Et toutes les divisions ont affiché des taux de croissance à deux chiffres (en organique), en particulier la branche “montres et joaillerie”, dont les résultats à l’opérationnel se sont envolés de 76%, et la “mode et maroquinerie”, dont les ventes, toujours portées par Louis Vuitton, dépassent 5,6 milliards.

Ces chiffres ont incité le PDG Bernard Arnault à se montrer confiant pour 2008: il table sur une “augmentation sensible des résultats”. Un changement de sémantique — LVMH avait pour habitude de prévoir des progressions “significatives” — duquel Société Générale déduit que la croissance pourrait être proche de 10%.

Bernard Arnault a aussi confirmé son objectif de doubler les résultats tous les cinq ans.

Conséquence, l’action, qui baissait dans la matinée, était repassée dans le vert en deuxième partie de séance: elle progressait de 0,38% vers 15H45 (14H45 GMT), à 69,24 euros, dans un marché parisien stable.

Bernard Arnault a en particulier estimé qu’une éventuelle récession aux Etats-Unis, marché qui représente un quart des ventes annuelles du groupe, serait “tout à fait gérable” et sans conséquence “majeure” pour LVMH si elle restait “limitée”, comme il le “croit”, à “un ou deux trimestres”.

Alors que la situation économique et financière mondiale est “assez préoccupante”, le groupe est protégé par le pouvoir d’achat “élevé” de ses riches clients, a-t-il fait valoir.

LVMH n’est pas une société “cyclique”, a-t-il ajouté à l’adresse des analystes: elle “délivre des résultats régulièrement en croissance”.

Le PDG du leader mondial du luxe a par ailleurs démenti tout intérêt pour le groupe de cosmétiques Clarins, dont les dirigeants sont à la recherche d’investisseurs.

En matière d’acquisitions, LVMH ne craquera que si les éventuelles cibles sont “vraiment irrésistibles”, car il n’en a de toutes façons “pas intrinsèquement besoin” pour croître, a-t-il estimé.

Bernard Arnault, qui a racheté fin 2007 au groupe Pearson le quotidien économique Les Echos, n’a pas écarté la possibilité de nouveaux rachats dans les médias, mais a jugé que le Financial Times, également propriété de Pearson, serait “un peu trop cher” s’il était à vendre.

Revenant sur les perspectives des Echos, il les a jugées “très très importantes”, estimant qu’il revient maintenant à leur nouveau dirigeant Nicolas Beytout de démontrer que l'”intérêt historique” de LVMH pour les médias “se transforme en intérêt profitable”.

 06/02/2008 22:04:17 – © 2008 AFP