L’Iran, touché par une vague de froid, exporte moins de gaz vers la Turquie

 
 
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Une exploitation de gaz, en Iran. (Photo : Atta Kenare)

[01/01/2008 14:16:00] TEHERAN (AFP) L’Iran, frappé par une vague de froid sans précécent, a réduit au strict minimum ses exportations de gaz vers la Turquie, au moment où de nombreuses villes sont privées de gaz après l’arrêt des livraisons en provenance du Turkménistan.

“Après la forte baisse de la température et l’arrêt des livraisons de gaz par le Turkménistan, les exportations vers la Turquie ont été réduites au minimum”, a déclaré un responsable cité par l’agence Fars.

“Nous devons livrer quotidiennement 20 millions de mètres cubes de gaz à la Turquie, mais le volume des livraisons a été ramené à moins de 5 millions de m3”, a ajouté ce responsable.

En janvier 2007, après une vague de froid semblable, l’Iran avait déjà dû cesser ses livraisons à la Turquie, le seul pays de la région à acheter du gaz iranien.

Cette fois, l’arrêt des livraisons de gaz par le Turkménistan a pris de court les responsables iraniens.

En effet, une dizaine de villes du nord de l’Iran ont été totalement ou partiellement privées de gaz, alors que la température est descendue par endroits à -10 degrés C°.

Si le problème a été réglé dans certaines villes, selon la télévision, le gaz a été coupé dans de nouvelles régions du Nord, notamment au Kurdistan iranien où la température est descendue par endroits à -30 degrés, selon l’agence Isna.

Le ministre iranien des Affaires étrangères, Manouchehr Mottaki, a déclaré à la télévision d’Etat qu’il avait appelé son homologue turkmène pour demander “une rapide reprise des exportations”, ajoutant que ce dernier avait fait une promesse en ce sens.

Mais le vice-ministre des Affaires étrangères, Mehdi Safari a reconnu qu’en raison de la hausse du prix du gaz sur les marchés mondiaux, le Turkménistan avait demandé une révision du contrat.

Il a précisé que des discussions étaient en cours.

En temps normal, l’Iran importe quotidiennement entre 20 et 23 millions de m3 de gaz turkmène, soit 5% de sa consommation.

En tout cas, les autorités ont multiplié les appels à la population pour qu’elle réduise fortement sa consommation d’énergie.

Avec 16% des réserves mondiales de gaz, l’Iran occupe la seconde place derrière la Russie.

Malgré les problèmes actuels d’approvisionnement, l’Iran espère augmenter ses exportations de gaz vers d’autres pays de la région mais aussi l’Europe.

L’Iran et l’Arménie ont inauguré en mars 2007 un gazoduc pour permettre la fourniture de gaz iranien. Téhéran veut exporter quotidiennement quelque 3 millions de m3 de gaz à l’Arménie.

Téhéran et Damas ont également signé en octobre un protocole d’accord pour exporter chaque année trois milliards de m3 de gaz vers la Syrie à partir de 2009, d’une valeur d’un milliard de dollars.

L’Iran a également signé avec Ankara un pré-accord pour exporter son gaz en Europe.

Ce pré-accord a été sévèrement critiqué par les Etats-Unis, qui font pression pour dissuader les grandes sociétés étrangères d’investir en Iran, en raison de son programme nucléaire controversé.

Si Téhéran a de grandes ambitions pour exporter son gaz, elle doit faire face à une hausse importante de sa consommation intérieure, le prix du gaz étant fortement subventionné.

Téhéran espère multiplier par trois sa production de gaz d’ici 2015 pour atteindre près de 1,5 milliard de m3 par jour et exporter quelque 330 millions de m3 quotidiennement.

L’Iran et la Malaisie ont signé mercredi un accord d’environ six milliards de dollars portant sur le développement de deux champs gaziers offshore, Ferdos et Golshan, situés dans le Golfe.

 01/01/2008 14:16:00 – © 2008 AFP