L’intérêt pour le pétrole du Loiret relancé par l’envolée du prix du baril

 
 
CPS.HUZ76.261207080540.photo00.quicklook.default-163x245.jpg
Des techniciens de la société Lundin forent un nouveau puits de pétrole, le 21 septembre 2005 à Poligny (Seine-et-Marne) (Photo : Damien Meyer)

[26/12/2007 07:08:44] ORLEANS (AFP) L’envolée du prix du pétrole relance l’intérêt pour le sous-sol français, notamment celui du Loiret, où un groupe américain veut augmenter sa production tandis que d’autres sociétés désirent intensifier leurs recherches de nappes.

Ce n’est pas encore le Texas mais 85 puits producteurs, dont 50 à pompes balanciers, fonctionnent jour et nuit au milieu des champs et des bosquets à l’est du Loiret.

Ce nombre devrait augmenter. Car Toreador, le petit groupe texan de Dallas qui est le seul pour l’instant à extraire le pétrole dans le département, a demandé à la préfecture de disposer de nouveaux secteurs d’exploration.

Plusieurs autres compagnies, indépendantes des grandes groupes, dont Lundin International (Suède), Geopétrol, Essence Paris (France), Vermillon (Canada) qui possèdent déjà quelques puits d’exploration, ont déposé des demandes pour obtenir l’autorisation de lancer de nouvelles recherches de nappes.

“Seules de petites structures peuvent s’installer sur un tel site. C’est un travail sur le long terme car le sous-sol n’est évidemment pas celui de l’Arabie Saoudite”, explique Patrick Bonneau, directeur des opérations chez Toreador.

Mais à 100 dollars le baril, l’investissement devient rentable même avec une petite décote en raison de la moins bonne qualité du pétrole. “Les Américains ne sont pas des philanthropes”, note M. Bonneau. A 50 dollars le baril, “la société récupère son investissement” et, au-dessus, “elle peut approvisionner pour faire de l’exploration”, selon lui.

L’exploitation pétrolière dans le Loiret a commencé en 1958 avec Elf et a compté jusqu’à 318 puits. Mais, faute de rentabilité, la société française, rachetée depuis par Total, a cédé ses intérêts en 1998 à Madison Energy, devenu Toreador.

Près de 45.000 tonnes de pétrole brut, soit 365.000 barils, ont été extraits du sous-sol du Loiret en 2006, contre 43.734 tonnes en 2005 et 42.734 l’année précédente. Cela représente 4,2% de la production française, évaluée à 1,05 million de tonnes et partagée entre le bassin parisien, dont faire partie le Loiret, et le bassin aquitain, selon la Direction régionale de l’industrie, de la recherche et de l’environnement de la région Centre. Les gisements français produisent 1,5% de la consommation nationale.

Le pétrole du Loiret est récupéré par un réseau de pipelines jusqu’à un centre d’exploitation à Triguères (Loiret) puis transporté par camion à une raffinerie située en Seine-et-Marne.

S’il n’est pas nécessaire de creuser très profond, à environ 600 m contre 2.000 m en moyenne dans les autres régions pétrolières, l’or noir n’apparaît pas à chaque fois.

Il faut compter un puits producteur pour six forages. L’investissement revient à un million d’euros pour un puits et son amortissement demande un an et demi.

“Comme la région a été peu exploitée et que les perspectives sont intéressantes, il faut s’attendre à de nouvelles demandes de forages et à de nouveaux puits d’exploitation”, prévoit Patrick Bonneau.

 26/12/2007 07:08:44 – © 2007 AFP