Partenariat : les investisseurs britanniques veulent se renforcer au Maghreb avec les Tunisiens

Partenariat : les investisseurs britanniques veulent se renforcer au Maghreb
avec les Tunisiens


Venus s’informer sur les opportunités d’affaires en
Tunisie et les possibilités de partenariat avec des Tunisiens en direction
d’autres marchés de la région, le directeur
exécutif de British Expertise (fédération des bureaux d’études et sociétés
de construction britanniques), et le directeur du Groupe international de la
Confédération de l’Industrie Britannique «sont repartis impressionnés
par les possibilités et la volonté de leurs interlocuteurs de travailler
avec les Britanniques». Explications de M. Alan Goulty, ambassadeur du
Royaume-Uni à Tunis.

 

Deux représentants des milieux d’affaires britanniques en
visite au cours de la même semaine en Tunisie (en l’occurrence MM. Graham
Hand -3-5 décembre- et Gary Campkin -4-5 décembre-, respectivement
directeur exécutif de British Expertise
(fédération des bureaux d’études et sociétés de construction britanniques),
et directeur du Groupe international de la Confédération de
l’Industrie Britannique) : ce n’était pas fortuit, mais voulu et «arrangé» par M. Alan Goulty, ambassadeur
du Royaume-Uni à Tunis, qui voulait ainsi «attirer l’attention des
investisseurs britanniques sur les opportunités d’affaires en Tunisie dans
les grands projets d’infrastructures, et, dans l’immobilier, ceux que des
investisseurs des pays du Golfe préparent».

 

L’Ambassadeur qui se dit
«ambitieux», «vise les grands projets», car «il y a de la place pour des
sous-traitants» dans le cadre des projets du nouvel aéroport d’Enfidha, du
Lac Sud, de Sport-City, de la raffinerie de Skhira, etc.», énumère le
diplomate.

 

Mais les deux responsables britanniques, qui ont
rencontré durant leur séjour des membres du gouvernement, des responsables
de l’UTICA et des chefs d’entreprise, ont également prospecté les
possibilités de partenariat entre opérateurs tunisiens et britanniques dans
d’autres marchés du Maghreb, précisément la Libye et l’Algérie. Et les deux
«sont repartis impressionnés par les possibilités et la volonté de leurs
interlocuteurs de travailler avec les Britanniques», indique l’ambassadeur.

 

Les discussions entre les deux parties «ont été franches.
On a ainsi évoqué les problèmes susceptibles d’entraver le partenariat,
comme la langue et «le manque de connaissance mutuelle» et on est arrivé à
la conclusion «qu’on peut surmonter cela», révèle M. Goulty.

 

La double visite de MM. Hand et Campkin intervient près
de deux ans après celle du Lord Mayor de la City de Londres, dont l’intérêt
s’était concentré sur le secteur financier et bancaire. Les résultats de
cette visite-là furent «en deçà de ce que j’espérais», avoue l’ambassadeur
du Royaume-Uni, même s’il y a eu dans la foulée les visites à Londres de
délégations de l’Institut bancaire et du Conseil du marché financier, alors
que le Shérif qui accompagnait le Lord Mayor est revenu de son côté en
Tunisie.

 

Cette fois, MM. Hand et Campkin, et leurs interlocuteurs
sont tombés d’accord pour assurer le suivi des contacts engagés cette
semaine à Tunis. La visite qu’effectue M. Abdelwaheb Abdallah, ministre des
Affaires étrangères, les 10 et 11 décembre en Grande-Bretagne, fournit une
première occasion d’approfondir les discussions. Il est également question,
indique M. Goulty, d’organiser une mission de consultants de «British
Expertise» en 2008 en Tunisie. La partie britannique a, de son côté,
«suggéré une forte représentation du secteur privé tunisien lors
de la journée dédiée à la Tunisie que la Middle East Association projette
d’organiser en mai 2008 à Londres».

 

L’ambassadeur britannique est satisfait du développement
de la coopération entre les deux gouvernements. Le travail qu’il mène depuis
trois ans donne des résultats par exemple dans le secteur énergétique, avec
l’institution d’un comité depilotage qui se réunit deux fois par an. La
Grande-Bretagne a également signé un «mémorandum d’entente avec le Premier
ministère pour la modernisation des services publics, et cela marche très
bien», constate le diplomate. De même, le British Council a «conclu un
partenariat stratégique avec cinq ministères» et la National School of
Governement va en faire de même avec l’Ecole Nationale d’Administration.

 

M. Alan Goulty, qui «trouve tout cela satisfaisant»,
souligne le fait que, par ailleurs, «les chiffres du commerce stagnent un
peu». L’ambassadeur avance une explication à cela : «quand une opération
d’exportation est faite via la France, elle est comptabilité en faveur de ce
pays». Il en déduit que «le commerce entre la Tunisie et la Grande-Bretagne
est peut-être plus important que ce que révèlent les chiffres». Et le flux
pourrait augmenter à l’avenir. Car l’Ambassadeur constate que «le nombre
d’hommes d’affaires qui s’informent ou demandent conseil à propos de la
Tunisie est en train d’augmenter». Ce qui veut dire qu’ «il y a un intérêt
croissant pour la Tunisie, mais qui ne se matérialise pas encore», conclut
M.Goulty.


 Moncef MAHROUG