Le gouvernement danois veut un nouveau référendum sur l’euro

 
 
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Le Premier ministre danois Anders Fogh Rasmussen à Copenhague le 14 novembre 2007 (Photo : Claus Bjorn Larsen)

[22/11/2007 17:34:33] COPENHAGUE (AFP) A peine réélu, le gouvernement libéral-conservateur danois a annoncé jeudi qu’il souhaitait la tenue d’un nouveau référendum sur l’euro, sept ans après le rejet de la monnaie unique lors d’une précédente consultation populaire.

Présentant son programme après sa réélection aux législatives anticipées du 13 novembre, le gouvernement libéral-conservateur s’est déclaré en faveur d’un référendum sur les quatre dérogations obtenues par le Danemark en 1993, dont l’une concerne l’euro.

Il n’a pas précisé s’il s’agirait d’un vote unique portant sur l’ensemble des dérogations ou bien de quatre consultations séparées. Il n’a pas indiqué non plus à quelle date le référendum pourrait avoir lieu.

“Le gouvernement pense que le temps est révolu pour les exemptions de 1993 qui datent d’une autre époque et ont été adoptées dans un autre contexte. C’est pourquoi les électeurs doivent avoir la possibilité, lors d’un référendum, de se prononcer”, souligne le gouvernement dans son nouveau programme de 73 pages, élaboré après une semaine de discussions avec tous les partis au parlement.

Les Danois avaient rejeté, lors d’un référendum le 28 septembre 2000, l’entrée de leur pays dans la zone euro, par 53% de voix.

En dépit de ce rejet, le pays a continué à respecter tous les critères d’adhésion à l’euro, et sa monnaie, la couronne, est liée étroitement à la monnaie unique.

Le Danemark a obtenu en 1993 quatre dérogations (monnaie unique, défense commune, coopération judiciaire et citoyenneté européenne) de ses partenaires européens à la suite du rejet, par référendum, du Traité de Maastricht en juin 1992.

Ces dérogations avaient permis au gouvernement d’organiser une deuxième consultation populaire en mai 1993 qui avait abouti à l’adoption de ce traité.

Cette annonce survient alors que l’opinion danoise est favorable à la levée de ces dérogations.

Selon un sondage de l’institut Gallup réalisé en octobre, 51% des Danois souhaitent la suppression de la dérogation sur la monnaie commune.

Les électeurs danois sont également majoritairement favorables à une participation à la coopération militaire commune (50,0%) et à la levée de l’exemption sur la politique judiciaire et d’immigration commune (48%).

Seule la dérogation sur la citoyenneté européenne est soutenue par une très large majorité (73%), selon ce sondage.

Selon le chef du gouvernement, “ces dérogations empêchent le Danemark de participer pleinement à la construction européenne”.

Dans son programme, le gouvernement s’est par ailleurs prononcé en faveur d’une “ratification rapide” du nouveau traité européen.

Son principal allié parlementaire, le Parti du peuple danois (PPD, extrême droite), continue pour sa part à exiger un référendum sur ce texte, tout comme l’extrême gauche.

Mais le gouvernement ne fait aucune mention d’une consultation populaire sur le traité de Lisbonne dans son programme.

Dans la région nordique, la Finlande est actuellement le seul pays membre de l’Union européenne à avoir adopté l’euro. La Suède, également dans l’Union, a rejeté la monnaie unique en 2003. La Norvège et l’Islande ne font quant à elles pas partie des Ving-Sept.

Le gouvernement s’est aussi déclaré favorable à la baisse de l’impôt sur le revenu et à l’augmentation de l’aide au développement.

 22/11/2007 17:34:33 – © 2007 AFP