Euromed : les ministres des Finances décident d’approfondir la discussion sur quatre dossiers

Euromed : les ministres des Finances décident d’approfondir la discussion
sur quatre dossiers

Les partenaires méditerranéens, réunis le 15 septembre à Porto
(Portugal), ont convenu de continuer leurs discussions sur le déficit
budgétaire et la dette publique; l’amélioration de l’environnement
économique, la promotion de l’intégration économique, et une meilleure
gouvernance.

Le 15 septembre, les ministres des Finances de l’Union européenne ont
rencontré à Porto leurs homologues du sud de la Méditerranée pour discuter
des moyens de parvenir à une croissance durable plus élevée et de créer plus
d’emplois. Des défis importants subsistent, notamment les niveaux de chômage
élevés. Toutefois, un changement progressif mais visible a actuellement lieu
dans la plupart des pays méditerranéens.

Les ministres ont convenu de créer un réseau euro-méditerranéen d’experts en
finances publiques afin de mettre en commun les expériences et les
meilleures pratiques en matière de politique budgétaire. Les partenaires
méditerranéens ont convenu que les domaines suivants méritaient une
attention particulière : la poursuite de la réduction des déficits
budgétaires et de la dette publique; l’amélioration de l’environnement
économique et notamment de l’indépendance et l’efficacité des tribunaux en
ce qui concerne l’application contraignante des contrats; la promotion de
l’intégration économique, des échanges commerciaux et des investissements
économiques intrarégionaux, notamment par des infrastructures et une
convergence des réglementations; et une meilleure gouvernance, notamment par
une responsabilisation accrue du secteur public et la lutte contre la
corruption.

Pour la première fois, la conférence ministérielle euroméditerranéenne a eu
lieu immédiatement dans le prolongement d’une réunion Ecofin informelle. Le
ministre portugais des Finances, M. Fernando Texeira dos Santos, y a
accueilli ses homologues en soulignant l’importance du partenariat
euroméditerranéen. «Nos discussions montrent que nous faisons face aux mêmes
défis et que nous avons beaucoup à apprendre les uns des autres en ce qui
concerne la mise en oeuvre de réformes structurelles. Nous avons réitéré
notre engagement en faveur d’un approfondissement de notre partenariat et de
la création d’un espace commun de paix, de stabilité et de prospérité
économique, dans l’esprit du processus de Barcelone», a-t-il déclaré.
«De plus en plus, nos politiques nationales doivent prendre en compte la
mondialisation et répondre au défi que représentent les réformes nécessaires
afin de lever les entraves à l’investissement, à l’innovation et à la
création d’emplois. C’est vrai pour les pays méditerranéens où le chômage,
surtout celui des jeunes, atteint un niveau excessif. Mais c’est également
vrai pour l’UE, où le vieillissement de la population rend ces réformes
encore plus urgentes», a déclaré M. Joaquín Almunia, membre de la Commission
chargé des affaires économiques et monétaires.

La 3e conférence ministérielle euroméditerranéenne a permis d’échanger des
expériences sur la manière d’augmenter le potentiel de croissance et la
création d’emplois. Les ministres des Finances ont également convenu de
créer le réseau euroméditerranéen d’experts en finances publiques afin
d’échanger les meilleures pratiques en matière de politique budgétaire
saine, une condition nécessaire à l’amélioration des performances
économiques.

Les partenaires méditerranéens représentés étaient l’Algérie, l’Égypte,
Israël, la Jordanie, le Liban, le Maroc, la Syrie, la Tunisie et la
Cisjordanie et Gaza. La Turquie était également représentée. Les entretiens
des ministres ont essentiellement porté sur les finances publiques et les
réformes économiques ainsi que sur la manière de créer des marchés
financiers efficaces. C’est la première fois que la conférence
euroméditerranée a lieu immédiatement après le conseil Ecofin informel et au
même endroit que celui-ci.

Au cours de ces dernières années, les pays méditerranéens ont affiché de
meilleures performances économiques grâce, notamment, aux avancées
progressives mais visibles des réformes. Dans certains domaines, par exemple
l’ouverture commerciale et plus précisément la baisse des droits de douane,
la plupart des pays de la région progressent plus vite que le reste du
monde. Les réformes y sont également plus rapides en matière d’environnement
économique, et notamment d’application des contrats et de création
d’entreprise.

La croissance économique dans les pays méditerranéens partenaires a augmenté
en 2006 pour s’établir à 4,8%, soit la quatrième année successive où la
croissance est nettement supérieure à 4%; le taux de chômage officiel, bien
que toujours élevé puisqu’il dépasse 12%, a baissé pour la deuxième année
consécutive; l’inflation reste maîtrisée, avec un taux avoisinant 4%; enfin,
les investissements directs étrangers ont fortement augmenté, partiellement
du fait des importants excédents pétroliers des pays exportateurs de
pétrole.

Des progrès restent toutefois nécessaires pour réduire le taux de chômage
élevé, qui est sans doute le principal défi auquel fait face la région
méditerranéenne en matière de développement. Les pays partenaires devraient
donc profiter du climat économique favorable pour accélérer les réformes. La
même chose est vraie pour l’UE, qui doit prendre des mesures pour faire face
au problème du vieillissement.

Des progrès ont également été accomplis en matière d’assainissement
budgétaire. Toutefois, la dette publique et les déficits élevés continuent à
représenter une menace pour la stabilité macroéconomique. En outre, ils
pèsent sur la politique monétaire, augmentent la vulnérabilité aux chocs
externes et limitent les possibilités de dépenses dans des domaines
susceptibles d’apporter de la croissance, de créer des emplois et de réduire
la pauvreté. À cet égard, et comme en Europe, les systèmes et les
institutions budgétaires doivent être réformés afin d’améliorer les
résultats budgétaires et d’augmenter l’efficacité et la transparence de
l’intervention publique.

L’UE apporte une aide importante, notamment financière, par l’intermédiaire
du processus de Barcelone renouvelé et de la politique européenne de
voisinage. Cette dernière fait sortir les relations euroméditerranéennes du
cadre traditionnel des échanges et de la coopération pour lui substituer une
intégration économique plus poussée, y compris en offrant la perspective
d’une participation au marché intérieur de l’UE.

L’aide financière apportée par l’UE à la région a été d’environ 2,8
milliards d’euros sur la période 2003-2006. Cette aide est apportée par
l’intermédiaire du programme MEDA et de la FEMIP, qui finance annuellement
des projets à hauteur de 2 milliards d’euros au total. Au titre des
perspectives financières 2007-2013 de l’UE, les montants affectés à
l’instrument européen de voisinage et de partenariat sont de 12 milliards
d’euros, soit une augmentation de 45% par rapport aux montants actuellement
disponibles pour les pays du sud de la Méditerranée et d’Europe orientale.

(Source : communiqué de la Commission
européenne)