Dominique Strauss-Kahn, favori pour diriger le FMI, à Buenos Aires

 
 
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Dominique Strauss-Kahn (d) avec le président argentin Nestor Kirchner (g) et sa femme à Buenos-Aires le 3 septembre 2007 (Photo : ho)

[04/09/2007 05:36:29] BUENOS AIRES (AFP) Le Français Dominique Strauss-Kahn, favori pour prendre la direction du Fonds monétaire international (FMI), a rencontré lundi à Buenos Aires le président argentin Nestor Kirchner, critique féroce du rôle de cette institution internationale dans son pays et dans la région.

L’ancien ministre socialiste de l’Economie a, selon un communiqué officiel, exposé ses idées de réformes du FMI, devant le président Kirchner, qui n’a jamais caché sa rancoeur à l’encontre d’une organisation internationale accusée d’avoir favorisé la débâcle économique de 2001-2002 et d’avoir refusé son aide au plus fort de cette crise. M. Straus-Kahn a d’ailleurs reconnu devant le ministre argentin de l’Economie, Miguel Peirano, qu’il a rencontré dans la matinée, la pertinence de certaines des critiques adressées par l’Argentine au FMI, selon un communiqué officiel.

Se présentant comme un homme de réformes, soucieux que le FMI prenne mieux en compte les pays émergents et les plus pauvres, M. Strauss-Kahn n’a toutefois pas réussi à convaincre ses interlocuteurs argentins de le soutenir dès à présent. Ces derniers ont fait savoir, selon ce communiqué, qu’elles réservaient leur décision sur ce soutien à “la façon dont les intérêts argentins seront représentés”.

D’une manière générale, “les autorités argentines ont manifesté la nécessité d’avancer en direction d’une réforme intégrale de l’organisme”, prévoyant notamment une meilleure représentation des pays émergents et du sud, selon ce texte. Le président Kirchner, et son épouse Cristina Fernandez De Kirchner, candidate à la succession de son mari en octobre prochain, ont proposé devant M. Strauss-Kahn que cette réforme prévoit également un système de double majorité pour certaines décisions.

Les dirigeants argentins ont également défendu la nécessité de prendre en compte les situations de chaque pays en cas de crise au lieu d’appliquer des “recettes uniques”, qu’elles n’ont cessé de dénoncer dans le cas de l’Argentine.

Soucieuse de retrouver toute son indépendance à l’égard d’une institution vouée aux gémonies, l’Argentine a d’ailleurs remboursé en janvier 2006, par anticipation et en une seule fois, sa dette à l’égard du FMI, en signant un chèque de 9,5 milliards de dollars.

Le FMI a de nouveau fait débat en Argentine en marge des négociations menées avec le Club de Paris pour le remboursement de la dette argentine, qui s’élève à 6,5 milliards de dollars et pour lequel un accord préalable avec le Fonds est requis par les créanciers publics de Buenos Aires. Le gouvernement argentin a néanmoins catégoriquement rejeté cette hypothèse comme l’a encore rappelé la semaine dernière le ministre des Affaires étrangères, Jorge Taiana.

“Un accord avec le Club de Paris ne peut en aucune manière être conditionné à l’opinion et à la politique du FMI”, avait déclaré le ministre à son homologue japonais Taro Aso, dont le pays est un des membres du Club de Paris, qui regroupe aussi plusieurs pays européens et les Etats-Unis.

En tournée dans d’autres pays sud-américains, Dominique Strauss-Kahn a assuré avoir reçu le soutien du gouvernement bolivien. L’ancien ministre français avait été reçu la veille au Chili par la présidente Michelle Bachelet.

“M. Strauss-Kahn réunit toutes les conditions nécessaires pour remplir la fonction de directeur du FMI et le gouvernement chilien apprécie sa candidature”, avait indiqué ensuite un communiqué du ministère des finances.

 04/09/2007 05:36:29 – © 2007 AFP