Le fonds Blackstone entre avec succès à la Bourse de New York

 
 
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Le patron du fonds Blackstone Stephen Schwarzman, le 12 mars 2007 à New York (Photo : Mat Szwajkos)

[22/06/2007 22:20:40] NEW YORK (AFP) Le puissant fonds d’investissement Blackstone a fait un début réussi vendredi à la Bourse de New York, avec une hausse de l’action de 13% pour son premier jour de cotation, réalisant la plus importante introduction à Wall Street depuis cinq ans.

Cette arrivée très attendue a électrisé les marchés, qui ont saisi une rare occasion de participer aux mirobolants bénéfices des fonds qui pour la plupart ne sont pas cotés. Ils n’ont pas non plus été découragés par les projets de sénateurs américains de supprimer les avantages fiscaux des fonds.

L’action Blackstone a ouvert vendredi à 36,45 dollars, gagnant 17,6% par rapport au prix d’émission de 31 dollars. Elle a même coté 45 dollars dans les tout premiers échanges électroniques, des transactions finalement annulées.

Elle a finalement clôturé vendredi soir avec une hausse plus modeste de 13,1%, à 35,06 dollars.

Blackstone, qui a réalisé parmi les plus gros rachats d’entreprises ces dernier mois, a vendu en Bourse 12,3% de son capital et récolté 4,13 milliards de dollars, avec une option pour vendre 20 millions d’actions supplémentaires.

Preuve de son succès international, Blackstone a dans la foulée vendu vendredi à l’Etat chinois 9,7% de son capital pour 3 milliards de dollars supplémentaires.

Le fonds encaissera donc au total 7,1 à 7,75 milliards de dollars.

Ses deux fondateurs, Stephen Schwarzman et Peter Peterson, qui avaient démarré le fonds en 1985 avec une mise de 400.000 dollars, ont touché à eux deux 2,3 milliards en vendant une partie de leur titre. Et Stephen Schwarzman, le PDG, gardera 23%, une part qui vaut désormais en Bourse quelque 8 milliards.

Selon la presse spécialisée, l’offre initiale a été sur-souscrite au moins sept fois par les investisseurs institutionnels. Une forte demande qui a permis à Blackstone de fixer jeudi un prix de vente final de 31 dollars, en haut de la fourchette de 29-31 dollars annoncée précédemment.

Environ 40% des titres auraient été acquis par des investisseurs non-américains, notamment du Moyen-Orient et d’Asie, selon la presse.

Mais cette introduction, qui a obligé Blackstone a lever un coin du voile sur ses finances, a mis en lumière l’impressionnante richesse des fonds et de leurs dirigeants, ainsi que leurs importants avantages fiscaux: ils ne sont taxés qu’à 15%, contre 35% pour les entreprises classiques.

Choqués de ce régime de faveur, deux sénateurs américains ont proposé la semaine dernière de supprimer cet avantage et de taxer les fonds comme les autres groupes, dans une proposition de loi déjà surnommée “loi Blackstone”.

En début de semaine, ils ont souhaité durcir leur projet en demandant un relèvement immédiat et non au bout de cinq ans comme ils le proposaient initialement. Certains sénateurs ont même tenté de bloquer l’introduction.

Une même offensive se déroule en Grande-Bretagne, où des parlementaires envisagent eux aussi de supprimer les avantages fiscaux des fonds.

Le succès en Bourse de Blackstone pourrait cependant convaincre d’autres fonds d’entrer à leur tour en Bourse.

Selon la presse, son grand rival, le fonds KKR, prépare lui aussi son introduction depuis plusieurs mois, et le fonds Apollo est également tenté.

Blackstone n’a pas flambé pour son premier jour de cotation, contrairement au fonds Fortress en février, une modération qui a plutôt rassuré les analystes craignant une “bulle” Blackstone.

Certains restaient cependant prudents, estimant que les fonds étaient parvenus au faîte de leur réussite, et prédisant la fin de la période de l’argent bon marché qui leur a permis de multiplier les rachats d’entreprises par endettement.

 22/06/2007 22:20:40 – © 2007 AFP