De nouveaux scénarios de fusion relancent les spéculations sur GDF-Suez

 
 
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Le PDG de Gaz de France Jean-Francois Cirelli, le 13 mars 2007 à Paris (Photo : Pierre Verdy)

[30/05/2007 20:35:00] PARIS (AFP) Les spéculations sont reparties mercredi sur le dossier Suez-Gaz de France avec un article du Figaro évoquant une OPA du premier sur le second, une hypothèse jugée peu convaincante par les analystes financiers.

Le Figaro affirme mercredi que des représentants de Suez ont présenté au gouvernement des scénarios alternatifs pour la fusion avec Gaz de France, notamment celui d’une offre publique lancée par Suez sur le gazier, alors que la solution inverse était privilégiée jusqu’à présent.

Un porte-parole de Suez a assuré à l’AFP que le groupe “n’avait pris aucune initiative visant à accélérer le calendrier de décision des pouvoirs publics”, alors que François Fillon s’était fixé le 23 mai jusqu’à “fin juin-début juillet” pour se prononcer.

De source proche du dossier, on souligne qu’une offre de Suez sur Gaz de France “n’est pas crédible”, en particulier parce qu'”il n’est pas envisageable une seule seconde que les syndicats (de GDF, ndlr) puissent admettre” un tel scénario.

Contacté, GDF s’est refusé à tout commentaire.

La CFE-CGC a de son côté réaffirmé son hostilité au projet de fusion, appelant le gouvernement à ne pas “céder aux appétits de Suez” et à ne pas “sacrifier Gaz de France”, qui doit “rester sous la maîtrise publique”, l’Etat détenant encore plus de 80% du capital.

Les analystes ont accueilli avec scepticisme le “plan B” décrit par Le Figaro: il “risque de déplaire un peu plus aux syndicats du gazier, déjà opposés au schéma initial”, souligne Natexis Bleichroeder.

“Avantages du schéma alternatif: offre mixte permettant à l’Etat de détenir au moins 34% du nouvel ensemble, pas de dividende exceptionnel à verser aux actionnaires de Suez; inconvénients: endettement plus élevé du nouvel ensemble, privatisation de GDF en période d’élections législatives”, synthétise le courtier Raymond James.

Les avis sont plus partagés quant à l’issue de ce feuilleton entamé il y a plus d’un an avec le lancement par le gouvernement Villepin d’un projet destiné à protéger Suez d’une éventuelle offre hostile de l’italien Enel. Repoussé au 1er juillet par une décision du Conseil constitutionnel, il a été mis en sommeil le temps de la campagne électorale.

Les analystes de Natexis jugent désormais “plutôt faible” la probabilité d’une fusion selon le scénario initial, prévoyant une parité d’une action Suez pour une action GDF plus un dividende exceptionnel versé aux actionnaires de Suez.

Ils estiment plutôt que “GDF pourrait mettre sur la table aux environs de 55 milliards d’euros pour reprendre” uniquement la partie Energie de Suez, la partie Environnement revenant alors à un consortium ou un acquéreur comme Veolia ou l’homme d’affaires François Pinault.

Crédit Mutuel-CIC évoque de son côté un schéma passant par une séparation patrimoniale des activités de transport et de production d’énergie de GDF, réclamée de longue date par la Commission européenne mais refusée jusqu’ici par Paris.

 30/05/2007 20:35:00 – © 2007 AFP