La Chine reconnaît qu’elle doit assouplir son régime de change, selon Washington

 
 
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Le secrétaire américain au Trésor Henry Paulson, le 2 mai 2007 à Washington (Photo : Tim Sloan)

[23/05/2007 19:40:28] WASHINGTON (AFP) Les Chinois ont reconnu la nécessité de donner une plus grande flexibilité au taux de change de leur devise, le yuan, a indiqué mercredi le secrétaire au Trésor américain Henry Paulson, annonçant par ailleurs l’abolition de plusieurs barrières commerciales entre les deux pays.

“Les Chinois voient clairement la nécessité et ont établi le principe d’une plus grande flexibilité du renminbi” (le nom officiel de la monnaie), a déclaré M. Paulson à la presse à l’issue de la deuxième réunion du dialogue stratégique entre les Etats-Unis et la Chine, qui s’est achevée mercredi dans la capitale américaine.

La vice-Premier ministre chinoise Wu Yi, qui conduit la délégation chinoise, doit rencontrer jeudi le président George W. Bush, a par ailleurs indiqué la Maison Blanche mercredi.

Elle est toutefois restée elle-même très discrète mercredi sur la question du taux de change, l’un des principaux écueils dans les relations sino-américaines.

Les Américains estiment que Pékin laisse volontairement sa monnaie sous-évaluée pour favoriser ses exportations, ce qui creuse le déficit commercial entre les Etats-Unis et la Chine.

“Le renminbi et le taux d’appréciation, le degré de flexibilité, est une question économique importante”, a indiqué M. Paulson.

“Elle devient le symbole du rythme des réformes de l’économie chinoise”, a-t-il ajouté.

Les Etats-Unis et la Chine ont par ailleurs accepté mercredi d’abattre certaines barrières commerciales en matière de services financiers, d’énergie, d’environnement et d’aviation civile, a souligné Henry Paulson, à l’issue de cette deuxième session du “dialogue économique stratégique” entre les Etats-Unis et la Chine. La première avait eu lieu en décembre à Pékin.

“Nous nous sommes entendu aujourd’hui sur un large éventail d’avancées, parmi lesquelles des éléments significatifs en matière de services financiers, d’énergie, d’environnement et d’aviation civile”, a-t-il par ailleurs indiqué.

En matière d’aviation civile, un accord a été conclu pour doubler le nombre de liaisons aériennes commerciales entre les deux pays d’ici 2012 et augmenter le trafic de fret, a précisé la secrétaire américaine aux Transports Mary Peters, dans un communiqué distinct.

Il permettra aux compagnies aériennes américaines d’opérer 13 vols quotidiens supplémentaires à destination de la Chine, en plus des 10 autorisés jusqu’alors.

Pour ce qui est des services financiers, plusieurs nouveaux droits ont été acquis par les sociétés américaines souhaitant se développer en Chine, notamment dans le domaine du courtage et de la gestion de fonds. Les banques américaines pourront aussi proposer, sous leur propre marque, des cartes de crédit libellées en yuan.

“Notre relation fonctionne le mieux lorsqu’elle offre des avantages mutuels qui produisent de la croissance, de l’équilibre et une économie mondiale plus forte”, a poursuivi M. Paulson, qui s’exprimait aux côtés de la vice-Premier ministre chinoise Wu Yi.

Madame Wu, qui conduit une délégation chinoise de haut niveau, a pour sa part déclaré que la réunion avait permis d’aborder “des questions sensibles à court terme” pour lesquelles des “résultats concrets” ont été obtenus.

Les deux pays sont étroitement liés et doivent résoudre leurs problèmes par la négociation plutôt que par la “menace ou les sanctions”, a-t-elle ajouté.

 23/05/2007 19:40:28 – © 2007 AFP