Swisscom lance une OPA de 3,7 milliards d’euros sur l’italien FastWeb

 
 
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Logo du premier opérateur de télécommunication suisse, Swisscom, sur une vitrine à Lausanne (Photo : Fabrice Coffrini)

[12/03/2007 16:38:56] ZURICH (AFP) L’opérateur public suisse de télécoms, Swisscom, a dévoilé lundi une offre de rachat amicale sur son concurrent italien Fastweb, une opération devant lui permettre de retrouver la croissance après avoir été longtemps bloqué par l’Etat dans son expansion à l’étranger.

Swisscom propose 47 euros en espèces par action Fastweb, soit une offre de 3,7 milliards d’euros représentant une prime de 12% par rapport au cours de clôture de vendredi (42,01 euros). L’action Fastweb avait déjà bondi de 6,6% vendredi sur des rumeurs d’interêt du groupe suisse.

“Swisscom souhaite effectuer un investissement à long terme et consolider la position concurrentielle de Fastweb basée sur un réseau de dernière génération et sur des offres innovantes en Italie”, a expliqué le groupe dans un communiqué.

L’opérateur suisse a reçu le soutien du conseil d’administration de Fastweb qui a jugé que cette offre lui offrait “de bonnes opportunités de développement”.

Le fondateur et président du groupe italien, Silvio Scaglia, a promis d’apporter ses 18,75% à l’offre, sauf si une contre-offre supérieure se présente d’ici là.

Fastweb est une société pionnière dans le haut débit en Italie, fréquemment comparée au français Free. Fondée en 1999 comme opérateur alternatif sur Milan, elle a lancé dès 2001 une offre combinée regroupant télévision, internet et voix, revendiquant une première mondiale pour l’occasion.

Elle s’est aussi nettement affranchie de Telecom Italia en investissant dès sa création dans un réseau de fibre optique jusqu’au client. Le groupe revendique la place de deuxième opérateur fixe en Italie.

Mais Fastweb n’a pas encore enregistré de bénéfice net depuis sa création et affichait encore une perte de 123,6 millions d’euros en 2006. La société a dégagé un cash-flow positif pour la première fois au dernier trimestre de l’année dernière.

Pour ABN Amro, cette acquisition “fait sens car elle permet à Swisscom d’acquérir un actif en croissance”. Elle offre “des synergies limitées”, tempère de son côté Goldman Sachs.

Le groupe suisse a profité d’un recul du titre Fastweb ces dernières semaines, affaibli par la révélation en janvier de l’ouverture d’une enquête sur d’éventuelles fausses factures qui valent à son fondateur d’avoir été interrogé par la justice.

Pour cette raison, nombre d’analystes jugent l’offre de Swisscom peu généreuse et évoquent le risque d’une contre-offre d’opérateurs concurrents.

Les noms de Vodafone et du groupe de média Sky Italia, propriété de Rupert Murdoch, sont évoqués mais un analyste, qui a réclamé l’anonymat, les jugent improbables, soulignant que Fastweb a un accord de coopération avec le géant britannique du mobile en Italie et avec Sky dans la fourniture de contenus.

Pour Swisscom, il s’agit de renouer avec la croissance hors de Suisse alors que le groupe souffre de la concurrence sur les prix et d’un développement insuffisant à l’étranger.

Le gouvernement suisse, actionnaire à 54%, l’avait bloqué fin 2005 dans sa tentative de racheter l’opérateur irlandais Eircom, provoquant une controverse en Suisse. Berne a fixé un plafond à l’endettement de Swisscom que l’entreprise promet de respecter en finançant en partie son offre par la vente d’actions propres.

 12/03/2007 16:38:56 – © 2007 AFP