Poursuivi par LVMH, un fabricant de jouets pour chien perd un million de dollars de ventes

 
 
SGE.QHK40.291106085334.photo00.quicklook.default-245x163.jpg
Photo d’un tapis pour chien commercialisé par Haute Digity Dog et portant des motifs de la marque Vuitton

[29/11/2006 08:54:14] WASHINGTON (AFP) Un petit fabricant américain de jouets pour chiens Haute Diggity Dog a affirmé mardi avoir perdu environ un million de dollars de chiffre d’affaires, après avoir été poursuivi pour contrefaçon par le malletier français Louis Vuitton, qui a été débouté.

“Nous avons probablement perdu un million de dollars de ventes cette année”, en raison des réticences des distributeurs effrayés par la perspective de poursuites, a assuré Pamela Reeder, co-propriétaire de la société.

Interrogée par l’AFP, elle a précisé qu’à ce manque à gagner s’ajoutaient 200.000 dollars de frais judiciaires.

En mars 2006, LVMH avait décidé de saisir la justice pour atteinte à la propriété intellectuelle entraînant une procédure qui a abouti, début novembre, au rejet de la plainte du groupe français, jugée sans fondement.

Le groupe français a décidé de faire appel, selon Mme Reeder.

Contacté par l’AFP, le service de presse de LVMH aux Etats-Unis n’était pas disponible pour commenter ces informations mardi.

Le différend entre la petite entreprise de Las Vegas (Nevada, ouest) et le géant français du luxe porte sur une collection de jouets pour chiens empruntant les noms et l’aspect de certains produits de grandes marques.

L’un de ces jouets est un petit sac à main blanc orné de monogrammes multicolores qui rappellent ceux imaginés par l’artiste japonais Takashi Murakami pour le maroquinier français. Il est destiné à être mâchonné par les chiens, et est baptisé “Chewy Vuiton” (moelleux Vuiton, ndlr).

Ce modèle figure aux côté d’autres de même veine, parmi lesquels des bouteilles de champagne en peluche “Dog Perignon”, (la marque Dom Perignon appartient également au groupe LVMH), et un flacon doré de “Chewnel number 5”, imitant le parfum du couturier français Chanel.

“Nous avons eu cette idée un jour où l’un de mes chiens machouillait une chaussure que j’avais achetée chez un grand couturier”, a expliqué Mme Reeder : “nous avons pensé que cela ferait un jouet amusant”, a-t-elle expliqué.

C’est son neveu, âgé de douze ans, qui a trouvé le nom “Chewy Vuiton”, a-t-elle précisé.

Mis sur le marché à l’automne 2004, ces objets, vendus une dizaine de dollars chez les vétérinaires et dans les boutiques pour chiens aux Etats-Unis, ont connu un succès grandissant permettant à la petite société, qui emploie 5 personnes dont ses deux co-propriétaires, de réaliser un chiffre d’affaires de 2 millions de dollars en 2005 et de viser le double pour 2006.

Mme Reeder affirme que son intention n’a jamais été autre que de faire de l’humour.

“La seule chose que les Américains aiment davantage que leurs vêtements et accessoires griffés, c’est rire”, a-t-elle assuré.

 29/11/2006 08:54:14 – © 2006 AFP