Téléphonie mobile à l’étranger : le prix, un frein pour 81% des Européens

 
 
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Utilisateur d’un téléphone mobile (Photo : Jewel Samad)

[07/11/2006 14:12:22] BRUXELLES (AFP) Le prix excessif facturé par les opérateurs de téléphonie mobile lors d’appels passés de l’étranger représente un frein à l’utilisation du portable pour 81% des Européens, selon un sondage publié mardi par la Commission européenne.

Selon l’enquête menée en septembre auprès de quelque 25.000 Européens des 25 Etats membres, “une nette majorité des utilisateurs de téléphones portables interrogés réduisent notablement leur utilisation lorsqu’ils sont à l’étranger”.

Ces restrictions volontaires concernent particulièrement les jeunes (de 15 à 24 ans), qui sont 68% à réduire leurs appels.

Pour 81% des utilisateurs, “le coût élevé des communications est le principal facteur de dissuasion”.

D’après le sondage, 15% des utilisateurs interrogés préfèrent simplement ne pas emporter leur téléphone portable en vacances ou le garder éteint, tandis que 21% ne l’utilisent à l’étranger que pour envoyer des textos ou SMS.

En outre, les utilisateurs disent être peu informés sur les prix qu’on leur facture. Ainsi, “43% n’ont toujours pas une idée claire de ce qu’ils paient pour passer ou pour recevoir des appels lorsqu’ils sont à l’étranger”. Ce manque de transparence semble surtout présent en Espagne, à Chypre, au Portugal et en Grèce.

La Commission en a profité mardi pour publier sur son site internet une nouvelle grille des tarifs de roaming facturés en Europe lors de communications mobiles passées de l’étranger.

Selon elle, ils restent “en moyenne quatre fois supérieurs aux prix des appels mobiles nationaux” et les Européens continuent de payer entre 4 et 6 euros pour un appel de quatre minutes passé de l’étranger.

Dans certains cas, pour un appel d’Irlande vers Malte par exemple, le prix d’un tel appel peut même dépasser 13 euros, dénonce la Commission.

La commissaire en charge du dossier, Viviane Reding, a une nouvelle fois invité mardi les opérateurs “à nous aider à supprimer cette frontière tangible au sein du marché intérieur européen. Il n’est pas acceptable que le coût de l’itinérance internationale continue d’être à la charge des citoyens”.

Certes, des opérateurs comme Telefonica, via ses filiales O2 et Movistar, ont “commencé à offrir des formules d’itinérance à des catégories de consommateurs spécifiques”, cependant, juge Viviane Reding, “pour la grande majorité des consommateurs s’acquittant de tarifs normaux, aucun progrès réel n’est enregistré”.

Le 12 juillet, Bruxelles a adopté un règlement visant à diviser par deux les prix du roaming. Le projet, qui porte sur les prix de gros et de détail, est en ce moment en discussion devant les eurodéputés et les Etats membres.

Il est extrêmement critiqué par les opérateurs de téléphonie mobile. Dans un communiqué publié mardi, la GSM Association, qui regroupe 700 d’entre eux, s’est une nouvelle fois défendu des accusations de Mme Reding, assurant qu’en un an, les prix du roaming avaient baissé de 22% en Europe.

 07/11/2006 14:12:22 – © 2006 AFP