L’Europe retrouve une croissance solide, selon Bruxelles

 
 
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Les pays de la zone euro

[06/09/2006 14:58:09] BRUXELLES (AFP) L’économie européenne, tirant profit des réformes structurelles engagées, s’est relancée en 2006 grâce à la vigueur de la demande intérieure, a estimé mercredi la Commission européenne, qui a relevé à 2,5% sa prévision de croissance annuelle pour la zone euro.

Si cette prévision se confirme, ce sera “la plus forte croissance depuis l’année 2000”, a souligné le commissaire aux Affaires économiques et monétaires Joaquin Almunia dans une conférence de presse.

En mai, Bruxelles prévoyait une croissance de 2,1%, déjà en nette hausse par rapport au décevant 1,4% en 2005. Mais la croissance supérieure aux attentes enregistrées lors des deux premiers trimestres de 2006 permet à l’exécutif européen un regain d’optimisme.

M. Almunia a même estimé que le chiffre final de la croissance cette année pourrait être encore supérieur.

M. Almunia s’est déclaré “content” de ce dynamisme retrouvé car il se traduit dans la vie réelle des Européens, notamment par la baisse du chômage. Selon les derniers chiffres sur juillet, celui-ci a effectivement baissé à 7,8% dans la zone euro, contre 8,6% un an plus tôt.

Ce retour de la croissance s’explique donc par la solidité de la demande intérieure, à savoir principalement la consommation des ménages et les investissements des entreprises, a expliqué la Commission.

Cette performance s’explique aussi par une hausse significative de la productivité, à un rythme de 2%, après des années de performances décevantes, qui permet aux entreprises d’être plus compétitives.

S’appuyant sur une “base solide”, l’économie européenne est devenue plus “résistante” aux chocs et a pu encaisser “une hausse de 80% des prix du pétrole depuis début 2005”, ainsi que la baisse de la croissance aux Etats-Unis, la première économie mondiale, a expliqué le commissaire Almunia.

L’Europe recueille les fruits des réformes structurelles menées depuis plusieurs années, notamment sur les marchés du travail, des produits, des services financiers et pour l’assainissement des finances publiques, a-t-il estimé, ajoutant qu’il fallait “continuer”.

Même si c’est “toujours politiquement difficile”, “il faut (…) profiter de la phase positive du cycle économique pour poursuivre la consolidation fiscale”, a insisté le commissaire, appelant les grands pays européens à faire davantage d’efforts.

“Les grands pays, Allemagne, Italie, France, sont encore loin de réussir à placer leurs finances publiques en ligne avec l’objectif de moyen terme” qui prévoit un équilibre des comptes publics, a-t-il rappelé.

De manière rassurante pour l’avenir, la croissance “supérieure au potentiel” enregistrée en Europe au premier semestre ne s’est pas traduite par un dérapage inflationniste, s’est félicité M. Almunia.

La concurrence mondiale et la modération des hausses de salaires ont permis de contenir la hausse des prix, a-t-il expliqué, “encourageant” d’ailleurs “les partenaires économiques et sociaux a continuer” dans cette voie.

“L’inflation demeure sous contrôle”, note la Commission, un appel du pied à la Banque centrale européenne qui, elle, argue des risques de dérapage pour remonter ses taux d’intérêt.

Pour les perspectives en 2007, les risques pouvant affecter la performance économique de l’Europe restent la “possibilité de nouvelles hausses des prix du pétrole”, l’évolution de l’économie américaine et les déséquilibres financiers mondiaux.

Toutefois ces risques n’inquiètent pas outre-mesure et si la bonne performance de 2006 se confirme à la fin de l’année, “cela nous donnera de bons éléments pour relever notre prévision pour 2007”, en novembre, a indiqué M. Almunia. Dans ses prévisions du printemps dernier, Bruxelles anticipait pour l’an prochain une croissance limitée à 1,8 % dans la zone euro.

 06/09/2006 14:58:09 – © 2006 AFP