Diversification des marchés : Les entreprises sont-elles à la hauteur du défi ?

 
 

entreprise1_030206.jpgL’heureuse initiative
du Centre de Promotion des Exportations de programmer trois «points pays»
consacrés à trois pays (Afrique du Sud, Pakistan et Pologne), ne faisant pas
partie des marchés traditionnels de la Tunisie, n’a pas eu l’effet escompté.
Notamment en raison de la faible participation des entreprises. 

Le
Cepex propose et les opérateurs disposent. Alors que les vacances se
poursuivaient encore pour certains, le Centre de Promotion des Exportations
a pris l’heureuse initiative de programmer trois «points pays» consacrés à
trois pays ne faisant pas partie des marchés traditionnels de la Tunisie :
Afrique du Sud, Pakistan et Pologne. Offrant ainsi aux entreprises une
occasion de s’informer sur les opportunités d’affaires dans ces pays. Les
entreprises en ont-elles profité comme il se doit? Malheureusement, la
réponse est non. A en juger par leur présence à ces trois rendez-vous, les
entreprises tunisiennes ne sont pas encore conscientes de l’ampleur du défi
auquel elles doivent faire face pour conquérir des marchés en dehors de leur
zone d’action traditionnelle, l’Union européenne.

En effet, si l’on
excepte le premier «point pays» dédié à l’Afrique du Sud, et on a relevé la
présence d’une bonne dizaine d’entreprises, les sociétés présentes pouvaient
se compter sur les doigts d’une main. C’est la journée sur l’Afrique du Sud
qui en a attiré le plus et il s’agissait notamment de représentants de
grands groupes. Et n’était-ce la présence d’universitaires, de consultants
–notamment en exportation- et de journalistes, lors des deux autres
journées, les ambassadeurs auraient parlé à une assistance très clairsemée.

Pis, bon nombre
d’entreprises ne semblent pas encore mentalement prêtes et pratiquement
armées, d’abord pour aborder l’aventure de la diversification des marchés,
ensuite pour partir avec de bonnes chances de la réussir.

En effet, onze ans
après la conclusion du traité d’association avec l’Union européenne, qui va
déboucher à terme sur la création d’une zone de libre-échange dont les
entreprises tunisiennes sont supposées non pas se défendre mais profiter
pour s’ouvrir de nouveaux marchés, il existe encore en Tunisie des
entreprises -et elles sont malheureusement nombreuses- pour considérer
l’éloignement d’un pays ou le problème de la langue comme un obstacle
quasi-insurmontable aux exportations.

Plus grave encore, à
en juger eur discours développé durant ces «points pays», les opérateurs
se complaisent encore dans une mentalité d’assisté totalement inappropriée
par rapport aux exigences du monde actuel. «Trouvez-moi un acheteur», a dit
un opérateur à l’un des trois ambassadeurs de Tunisie qui n’a pas su quoi
réponde à une demande d’un autre âge.

Mais même si certaines
interventions n’ont pas brillé par leur pertinence, quelques opérateurs ont
heureusement posé les questions qu’il faut et apporté des éléments
d’information et de réflexion utiles.

A l’arrivée, le bilan
des trois journées n’est certainement pas négatif mais aurait pu être
meilleur si les entreprises avaient été plus nombreuses à participer et
avaient sérieusement abordé les trois «points pays».